Les incertitudes de la reprise

La reprise des activités, à l’exception de celles qui ont été suspendues sur décisions administratives des autorités compétentes, démarre très timidement.

En effet, à une semaine de la levée du confinement, (le 10 juin), plusieurs secteurs n’arrivent pas à démarrer puisque le lancement de leurs activités dépend d’autres domaines sur lesquels ils n’ont aucune visibilité. Ce qui les plonge dans l’incertitude, d’autant plus que le gouvernement n’a pas donné de précisions dans ce sens.

C’est le cas notamment des moyens de transport privés et publics entre les villes. Presque toute la main d’œuvre qui fait bouger plusieurs secteurs d’activité a disparu des grandes villes depuis le 19 mars 2020. Tout le monde se rappelait de ces images de la plus forte affluence qu’avaient connue les gares routières des grandes villes la veille de l’interdiction des moyens de transport privés et publics entre les villes.

Tout ce monde, qui avait quitté précipitamment les grandes agglomérations et leurs périphéries, devait rejoindre les lieux du travail pour que les chantiers du BTP puissent démarrer et les activités de l’hôtellerie, de la restauration, des cafés et de plusieurs autres activités qui occasionnent des rassemblements de personnes, puissent être relancées. Si cette question demeure soulevée c’est parce que plusieurs secteurs d’activité en sont totalement ou partiellement dépendants.

Et puisqu’aucune date n’est clairement indiquée par les autorités compétentes pour la reprise des activités dans ces secteurs, tous les autres se trouvent par les forces des choses dans l’incertitude. Du coup, ce manque de visibilité ne favorise pas l’élaboration d’un plan de relance des activités dans ces secteurs et se répercute automatiquement sur l’économie nationale. Et lorsqu’on sait que pas moins de 134.000 entreprises ont déclaré 950.000 employés en arrêt temporaire d’activité en avril, l’on se rend compte de la taille de la problématique.

Dernièrement, le ministre de l’Economie, des Finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaaboun a annoncé au parlement que le Maroc perd un milliard de dirhams pour chaque jour de confinement. Autant dire que les pertes, qui atteindront, selon le ministre, quatre-vingt milliards de dirhams durant toute la période de confinement jusqu’au 10 juin, continueraient d’alourdir le bilan avec ce manque de visibilité pour la reprise d’activité dans certains secteurs et d’autres qui en sont liés par la nature de leur domaine.

B.Amenzou

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