Le camarade Abdelhak Khyari tire sa révérence

Professeur de grand talent

Mohamed Khalil

Il est parti, en corrigeant les copies d’examen de ses étudiants de la Faculté des sciences économiques. En faisant son devoir professionnel. Abdelhak Khyari, le professeur, l’ami, le camarade a tiré  sa révérence sous le coup d’un AVC cruel et mortel, hier matin à son domicile casablancais.

Natif de Taza, en 1953, il avait poursuivi ses études secondaires aux lycées Ali Ben Barr à Taza puis à Moulay Slimane à Fès.

Il a obtenu, ensuite, une licence à la Faculté de droit de Rabat en 1974. Il fera le voyage à Grenoble où il avait décroché, en 1976, son Diplôme des Etudes Supérieurs (troisième cycle) sur l’artisanat marocain.

En 1977, le défunt sera recruté par la Faculté de sciences économiques de Fès pendant deux années, avant de s’installer à Casablanca où il gravira les échelons de la connaissance et du savoir. Il sera chargé, sous la direction de feu Aziz Belal, des TD et TP (travaux dirigés et pratiques) du module «Les problèmes structuraux du développement au Maroc».

Après le décès du Pr Aziz Belal, Abdelhak Khyari a été chargé de dispenser les cours du regretté.

Le défunt Abdelhak poursuivra la préparation de son doctorat d’Etat en sciences économiques sur la désagrégation de l’artisanat marocain, initiée sous la direction de feu Aziz Belal,  et achevée avec feu le professeur Driss Benali, en 1984.

Depuis, Abdelhak Khyari a occupé à plusieurs reprises le poste de chef du département des sciences économiques à la Faculté de droit de Casablanca où il jouissait d’une grande estime.

Au fil des ans, il s’est imposé comme un chercheur en finances internationales et en commerce international, à côté de ses anciennes spécialités. Il était très apprécié par ses les générations d’étudiants qu’il a formées et par ses nombreux collègues.

Tous gardent de ce professeur sa gentillesse et son sourire à toutes épreuves. Une douceur qui effaçait la timidité des étudiants face à un homme de science.

Un militant fidèle

Cette posture universitaire n’avait pas empêché Abdelhak de continuer ce qu’il était toujours : un militant au service de son parti auquel il est resté fidèle, malgré toutes les vicissitudes de la vie. C’est dans ce cadre que le défunt a longuement contribué, avec ses camarades de la commission économique du PPS fondée par feu Belal, à la réalisation d’une page économique hebdomadaire dans son journal Al Bayane. Il fera partie d’un trio de choc (avec feu Mimoune Habriche, paix à son âme, et Abdeslam Seddiki qui alimenta, quotidiennement, les colonnes de notre journal en actualités économiques et politiques, et ce pendant plusieurs années quand ils étaient, tous les trois, membres permanents de la Rédaction d’AlBayane.

Depuis, le contenu de notre quotidien, sous la houlette de feus Ali et Nadir Yata, s’est grandement enrichi pour tenir les premiers rôles dans le Maroc de l’époque.

De plus, le trio et avec eux d’autres camarades économistes dont feu le professeur Abdelkbir Fikri, ont contribué à enrichir la qualité des interventions de Ali Yata, lors de la discussion des budgets sectoriels de la Loi de finances au Parlement.

Aujourd’hui, un autre camarade d’une race rarissime nous quitte. Il laisse le souvenir d’une créature hautement humaine et solidaire, un être affable et modeste, un personnage discret et serviable. Il a vécu loin des phares de la mondanité. Un homme de grande camaraderie et d’amitié.

En cette douloureuse circonstance, nous nous inclinons devant sa mémoire et nous présentons nos sincères condoléances à toute sa famille, à ses proches, collègues, amis et étudiants.

Une affection particulière, en ces moments difficiles, vont à sa petite famille, à sa compagne de toujours Fatima Zahra Guemira, à ses enfants Aziz et Laila, à ses frères Si Taïeb et Mustapha, à ses sœurs Bouchra, Khadija et Rquia.

Qu’il repose en paix !

«Nous sommes à Dieu et à Lui nous revenons».

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