«Écrits marxistes sur le Maroc (1860-1925)» de Abdallah Saaf

Nouvelle publication

Édité chez la Croisée des Chemins, «Écrits marxistes sur le Maroc (1860-1925)» est l’intitulé du nouvel ouvrage du professeur de science politique à l’Université́ Mohamed V, directeur du Centre des Etudes et Recherches en Sciences Sociales et directeur de la revue marocaine des sciences sociales Abhath, Abdallah Saaf. Ce livre de 168 pages interroge la pensée de la gauche et sa projection sur notre pays.

Selon un communiqué de la maison d’édition, les textes de Marx et d’Engels, de Rosa Luxembourg et de la Troisième Internationale rassemblés dans le présent recueil recèlent un intérêt historique certain. Il s’agit de pages, puisées dans le récit national, rapportées à travers des regards autres que ceux émanant de documents et d’archives nationaux, mais aussi de représentations relativement expressives des écrits marxistes à propos des univers extra-européens, ajoute la meme source.  Ces textes présentent aussi un intérêt en ce qu’ils informent sur les perceptions, de la gauche occidentale, projetées sur le Maroc de longue date.L’ouvrage reprend ces écrits des fondateurs du marxisme et de leurs successeurs, les situe, les contextualise, les explicite et les interroge.

«Ce n’est guère aisé de rechercher parmi les quatre cent quatre-vingt-sept articles de Marx et d’Engels, les études et polémiques de Rosa Luxemburg, les textes de la IIIe Internationale, ce qui concernait Maroc, de les présenter, de les restituer à leur époque. Il revient à A. Saaf d’avoir su montrer que si certains de ces textes «sont loin de représenter les moments forts de l’analyse marxiste du colonialisme» (p. 30), ils révèlent combien «les fondateurs du marxisme et leurs héritiers furent autant des hommes de leur temps que les porteurs d’un discours universel nouveau» (p. 31)», écrit Pierre Salama, professeur agrégé Paris-XIII et directeur du GREITD, dans la préface du livre.

Les textes d’Engels et de Marx, ajoute Pierre Salama, apparaissent comme limités (la capacité de l’Espagne à mener une guerre, ses capacités faibles à coloniser relativement à celles de la France et de l’Angleterre), n’étudient pas la formation sociale marocaine, son évolution avec la pénétration des rapports marchands, ne dégagent pas de prise de position principale sur les méfaits de la colonisation vue davantage sous l’angle de sa mission civilisatrice.

Pour autant, il s’agit de textes importants, non seulement parce qu’ils reflètent a contrario la façon dont pouvait être évaluée l’Espagne face à la France et à l’Angleterre, mais aussi parce que, malgré tout, apparaissent des signes de sympathie pour ces guerriers «guérilleros» dirait-on aujourd’hui) qui pratiquent la guerre de harcèlement, et surtout, comme le souligne A. Saaf, parce qu’il s’agit d’un moment capital dans l’histoire du Maroc.

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