Redressement progressif des échanges commerciaux

Malgré les effets de la pandémie et de la sécheresse

Le choc brutal de la pandémie Covid-19 et les implications négatives de la sécheresse, font que l’économie nationale enregistre une récession sévère en 2020 suite, particulièrement, à une chute drastique de l’activité économique durant le deuxième trimestre ayant coïncidé avec la période de confinement général.

Néanmoins, au troisième trimestre, la contreperformance des activités hors agriculture se serait relativement atténuée comme en témoignent, d’une part, les baromètres conjoncturels de haute fréquence se référant, notamment, à la mobilité dans les principaux lieux publics (indicateur basé sur les big data de Google) et à la demande sur l’énergie électrique et, d’autre part, le relatif redressement de la demande étrangère adressée au Maroc.

Ces activités hors agriculture devraient bénéficier de la poursuite du dynamisme du secteur minier et de la reprise de certaines branches des industries manufacturières et des secteurs de l’électricité et du BTP, de nature à compenser la contreperformance persistante d’autres activités économiques indique la note de conjoncture de la DPEF (direction des études et prévisions économiques) du mois d’octobre.

Parallèlement, la forte compression de la demande intérieure se serait, également, atténuée au titre de la seconde moitié de l’année, en phase avec la reprise sensible de la consommation des ménages, dans un contexte de faible inflation, et avec la poursuite de la dynamique favorable de la consommation des administrations publiques.

L’investissement poursuit, pour sa part, son ralentissement comme le signalent le recul persistant des importations en biens d’équipement et la faible exécution de l’investissement budgétaire. Au niveau de la demande extérieure, les échanges commerciaux se seraient progressivement redressés, favorisés par le retour graduel des marchés extérieurs et par l’amélioration des perspectives économiques mondiales. Les exportations nationales ont affiché, de ce fait, des signaux positifs au mois d’août, particulièrement au niveau des secteurs de l’automobile, de l’agroalimentaire, de l’électronique et du textile et cuir.

Compte-tenu de la poursuite de la tendance baissière des importations, ces évolutions ont donné lieu à un allègement du déficit commercial de 18% et à une amélioration du taux de couverture de 0,9 point par rapport aux huit premiers mois de l’année dernière. Les finances publiques, soumises à rude épreuve par la crise sanitaire, ont été marquées, à fin septembre, par une poursuite du creusement du déficit budgétaire compte-tenu de la hausse soutenue des dépenses ordinaires conjointement à la contraction continue des recettes publiques.

Les crédits bancaires poursuivent, de leur côté, leur évolution positive à fin août, portés particulièrement, par les crédits accordés au secteur non financier. Les indices boursiers poursuivent leur évolution négative. Ces évolutions conjoncturelles ont eu lieu dans un environnement international marqué, certes par des signes de redressement, mais aussi par de grands risques.

En effet, les plans de relance très ambitieux initiés par plusieurs pays ont permis de conforter jusqu’à une certaine mesure la résilience des économies motrices et de redresser relativement les anticipations des marchés quant à l’hypothèse d’une reprise en V. Néanmoins, de par l’ampleur des dégâts économiques et des répercussions sociales de cette crise, les perspectives qui se dessinent demeurent entachées d’incertitudes, liées notamment aux craintes d’une nouvelle vague de contamination qui pourrait plomber la situation économique et sociale dans plusieurs pays.

Environnement international Tendances sectorielles

Economie mondiale : le FMI prévoit désormais une récession mondiale de 4,4% en 2020, moins forte qu’attendu en juin (-4,9%). Parmi les principales économies, le PIB devrait se contracter aux Etats-Unis (-4,3%), dans la zone euro (-8,3%), au Japon (-5,3%), au Royaume Uni (-9,8%), en Inde (-10,3%) et au Brésil (-5,8%) mais devrait continuer de progresser en Chine (+1,9%). Le scénario de reprise mondiale en 2021 (+5,2%) reste confronté à une forte incertitude sur l’évolution de la pandémie.

Zone euro : forte chute du PIB prévue cette année en Allemagne (-6%), en France (-9,8%), en Italie (-10,6%) et en Espagne (-12,8%). Les perspectives de reprise sont menacées par la résurgence des infections.

Euro : 1,18 dollar le 19 octobre, en hausse de 4,9% depuis début 2020.

Pétrole : 42 dollars le 19 octobre pour le baril du Brent, en baisse de 37% depuis début 2020.

Tendances sectoreilles

Secteur primaire : La production des filières arboricoles phares s’annonce bonne et hausse notable des exportations du secteur agricole et agroalimentaire en août (+29,8%).

Secteur secondaire : Bonne tenue du secteur du phosphate et dérivés à l’export : +6,8% et +10,3% en volume à fin août, parallèlement au maintien du redressement du secteur du BTP (ciment : +7,8% en septembre). Poursuite de la relative amélioration du secteur industriel, en ligne, notamment, avec l’accélération des exportations, en août, de l’automobile (+22,5%), de l’agroalimentaire (+30,8%) et de l’électronique (+14,8%).

Secteur tertiaire : Chute du secteur touristique (arrivées: -77% à fin août) et évolution mitigée du secteur de transport, parallèlement à une performance globalement positive de l’activité des télécommunications.

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