Sévir contre «la minorité radicale» et protéger une communauté intégrée

Amalgame et  vendetta en France

Jamais, dans l’histoire contemporaine, la France ne s’est trouvée dans une posture aussi désagréable, après la tournure que les événements ont prise, à la suite de l’assassinat terroriste de l’enseignant, Samuel Paty, pourtant fortement et vigoureusement condamné par la communauté musulmane à travers le monde et tout particulièrement dans l’Hexagone. Car l’on ne peut se taire sur la mort d’homme qu’aucune raison ne peut excuser.

La tension était déjà montée d’un cran, après le discours présidentiel sur le «séparatisme islamiste», jugé orienté vers une haine d’une composante essentielle de la «douce France», par manque d’une alternative démocratique sur le volet immigration, mis aux oubliettes. Et voilà que l’assassinat terroriste a ravivé les tensions entre la communauté musulmane de France, malgré sa condamnation de l’acte terroriste abominable, et l’avant-garde xénophobe et raciste qui guette la moindre occasion pour crier sa haine contre une communauté qui fait, pourtant, société commune en France.

Mais c’est la réaction officielle de la France, par sa plus haute autorité, qui a dépassé le cadre d’une réponse appropriée à un acte terroriste isolé, dont les auteurs et les complices sont devant la Justice. Elle prend la forme d’une véritable vendetta et d’amalgame contre une communauté entière sans distinction aucune.

Rien n’empêchait et n’empêche Paris et le pouvoir en France de prendre les mesures les plus radicales et les plus sévères contre les auteurs, les complices et les financiers du terrorisme. Personne ne s’en plaindrait si l’on cible réellement «la minorité radicale», chère aux discours officiels mais qui ne cherchent qu’à en tirer profit. Oui, ceux qui préconisent la violence et la terreur doivent être sévèrement punis.

Certes, l’on est loin des guerres de religions, mais le pouvoir en France, au lieu de trouver à temps des solutions «radicales» face aux terroristes incongrus et irréductibles, en voit une force électorale à conquérir, pour neutraliser sa capacité de nuisance et son activisme dans la société et sur la scène politique.

La crainte de l’arrivée de l’extrême droite à la présidence de la république n’est pas étrangère à cette opération de chasse aux sorcières. Cela fait tourner les têtes pensantes en France. Et l’on fait monter la surenchère lépéniste pour rafler les voix à droite comme à gauche.

C’est pourquoi il faudra mettre un terme à la stigmatisation de toute une communauté innocente et s’en prendre, sérieusement et réellement, à cette minorité trop radicalisée.

Mohamed Khalil

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