L’Unesco et l’Association mondiale des éditeurs de presse s’unissent en faveur de la survie des médias

L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco) et l’Association mondiale des éditeurs de presse (WAN-IFRA) ont annoncé, mercredi, unir leurs forces pour faire face à «l’urgence mondiale vitale» à laquelle sont confrontés le journalisme indépendant et les entreprises de médias qui le produisent.

«Alors que le monde continue de lutter contre la pandémie de COVID-19 et ses conséquences, l’hécatombe que connaît le journalisme dans de nombreuses régions du monde constitue une menace croissante, amenant les défis actuels à un point de rupture», affirment les deux organisations dans une déclaration commune.

Dans ce texte, la Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, se déclare profondément préoccupée par l’impact de la pandémie sur les économies locales, qui menace la viabilité des médias. «Le journalisme professionnel et indépendant est essentiel pour fournir aux populations des informations vitales pendant cette crise et il joue un rôle essentiel dans la construction et le renforcement de nos démocraties, de la justice et de la paix», a-t-elle déclaré. «Nous nous engageons à diriger les efforts mondiaux pour surmonter ce défi», a ajouté la DG de l’Unesco.

De son côté, le président de l’Association mondiale des éditeurs de presse (World Association of News Publishers – WAN-IFRA), Fernando de Yarza, a souligné que «par cette initiative, l’UNESCO et la WAN-IFRA s’engagent à réaffirmer les normes démocratiques essentielles au fonctionnement de la société».

Au titre de leur Déclaration commune, les deux organisations œuvreront de concert pour étudier l’étendue de la crise, consulter les parties prenantes afin de faire émerger des solutions, partager les connaissances entre les médias et produire des recommandations politiques dans le but de soutenir la viabilité des médias d’information.

Grâce à ces efforts pour trouver des solutions à la crise à laquelle sont confrontés les médias indépendants, l’UNESCO entrevoit trois résultats fondamentaux: Les gouvernements, les donateurs et les entreprises seront davantage conscients de l’importance de soutenir les médias indépendants et de l’éventail des options qui s’offrent à eux pour y parvenir; Les médias indépendants partagent davantage de connaissances sur les meilleures pratiques en matière de viabilité et de résilience de la presse, et adaptent leurs modèles commerciaux et leurs actions de sensibilisation en conséquence; Les États membres de l’UNESCO réfléchissent à la viabilité des médias au niveau mondial, en influant sur les normes par une sensibilisation accrue à la crise et à la nécessité de prendre des mesures correctives.

Selon l’Unesco, des experts du monde entier tirent la sonnette d’alarme au sujet d’une «phase d’extinction» des médias indépendants qui sont durement affectés par l’impact économique de la crise du COVID-19.

Le soutien matériel à l’initiative de l’Unesco provient du Programme international pour le développement de la communication (PIDC) et du Programme multi-donateurs pour la liberté d’expression et la sûreté des journalistes qui finance pour sa part les Tendances mondiales en matière de liberté d’expression et de développement des médias.

En partenariat avec l’UNESCO, la WAN-IFRA compte parmi ses membres 3.000 éditeurs de presse qui représentent 18.000 publications dans 120 pays. L’association apporte également à l’initiative actuelle son expertise, l’étendue de ses données et ses réseaux internationaux.

L’Unesco coopérera aussi avec d’autres acteurs de la communauté du développement des médias dont un groupe de travail en cours de création dans le cadre du Forum sur l’information et la démocratie qui prévoit de se pencher également sur la viabilité des médias.

Cette coopération a été annoncée lors de la célébration du 40e anniversaire du PIDC (Programme international pour le développement de la communication), le comité intergouvernemental de l’UNESCO qui travaille pour le développement des médias.

Au cours de son existence, ce Programme a mobilisé quelque 120 millions de dollars pour plus de 2.000 projets relatifs aux médias dans plus de 140 pays en développement et en transition.

Les décisions du PIDC ont abouti à l’élaboration de rapports et d’indicateurs mondiaux respectés sur le plan international pour évaluer le développement des médias et de l’internet. Le PIDC a notamment lancé le Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité.

Ce quarantième anniversaire sera suivi les 25 et 26 novembre par une réunion du conseil directeur du PIDC. Il prendra un certain nombre de décisions sur le dernier rapport de la Directrice générale de l’UNESCO sur la sécurité des journalistes, le premier rapport mondial sur l’accès à l’information et la Déclaration de Paris sur la liberté d’enseignement du journalisme.

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