Le cri de détresse de la CMSC

Situation critique des employeurs de l’exploitation cinématographique

Mohamed Nait Youssef

Rien de spécial sous les cieux de la création. En effet, toutes les activités sont  presque toujours à l’arrêt. Les salles de cinéma et de théâtre sont fermées jusqu’à nouvel ordre et les travailleurs du secteur artistique et culturel sont délaissés à leur sort. Quant à la relance : c’est le grand flou ! 

En effet, à travers une lettre ouverte adressée au ministre de la Culture, de la jeunesse et du sport, Othman El Ferdaous, la Chambre marocaine des exploitants des salles de cinéma (CMSC) tire la sonnette d’alarme sur la situation critique des employés et des employeurs de l’exploitation cinématographique au Maroc, fragilisés par la crise de la Covid-19.

Déjà, les exploitants de salles de cinéma ont envoyé, en septembre 2020,  une première lettre au ministre de la Culture pour avoir une idée sur la date de réouverture de leurs salles. Jusqu’à présent, ils n’ont reçu aucune réponse !

Dans cette deuxième missive, la Chambre Marocaine des Salles de cinéma alerte à nouveau sur la situation devenant très critique des employés et employeurs de l’exploitation  cinématographique au Maroc. C’est avec ces mots que le CMSC a pointé du doigt sur l’état de santé du secteur souffrant de la crise.

«Nous n’avons eu de cesse, depuis juillet 2020, d’écrire au ministère de la Culture afin que les salariés du secteur, dûment déclarés à la CNSS, soient pris en charge au-delà du mois de juin 2020. Le CVE a finalement déclaré, le 6 janvier 2021, que la CNSS prendrait en charge les employés des industries culturelles et créatives. Ce qui a été un soulagement pour l’ensemble d’entre eux, sans revenu et sans compensation CNSS depuis plus de 6 mois », peut-on lire dans la lettre. Malheureusement, poursuit la même source,  « cette annonce officielle tarde à être mise en œuvre à la CNSS, le portail de déclaration n’étant toujours pas opérationnel et les salariés du secteur doivent encore supporter le mois de janvier sans revenu, ainsi que ce début de mois de février ».

Le secteur créant des offres d’emploi importantes a été impacté par le Coronavirus et a profondément fragilisé la situation sociale et économique des travailleurs dans le secteur cinématographique entre autres, les exploitants de salles de cinéma.

«Monsieur le ministre, étant au quotidien en lien direct avec nos employés, nous pouvons témoigner de la très forte précarité dans laquelle ils sont plongés actuellement. Même les allocations familiales et la couverture médicale leur ont été suspendues pendant cette pandémie, les condamnant à une triple peine. Pourtant, tous nos salariés ont cotisé régulièrement à la CNSS pour leur sécurité et ces salariés subissent avec violence cette absence de ressource pour le bien et la santé de tous les concitoyens», a regretté la Chambre marocaine des exploitants des salles de cinéma.

En outre, la CMSC a annoncé une chute des revenus estimée à 85% de chiffre d’affaires annuel pour les exploitants et distributeurs de cinéma entre 2019 et  2020.

«La prise en charge par l’Etat d’une partie de nos charges fixes, sur la période allant de mi-mars à juin 2020 avait été décidée le 1er juillet 2020, dans l’espoir partagé par tous de rouvrir les cinémas ce même mois de juillet. Une partie de cette aide a été débloquée seulement au mois de novembre. Le fait est que 7 mois plus tard, nous n’avons toujours aucune visibilité sur une date possible de réouverture des cinémas », explique la même source.  Et d’ajouter : «depuis juillet inclus, nous supportons donc 7 mois de charges fixes sans aucun soutien».

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