«La musique est innée en moi»

Entretien avec l’artiste «Beau Lutheur Noir»

Romuald Djabioh

Dans le cadre de la mise en exergue des activités de l’artiste «Beau Lutheur Noir», originaire de Côte d’Ivoire, résident au Maroc, la rédaction d’Al Bayane est allée à la rencontre de ce dernier. L’artiste se prête au jeu des questions et parle à cœur ouvert.

Al Bayane : Et si vous vous présentiez auprès du plus grand nombre, de ceux qui vous suivent et découvrent pour la première fois.

Beau Lutheur Noir: Je suis N’guessan Laye Oscar à l’état civil. Mon nom d’artiste auteur, compositeur, interprète est «Beau Lutheur Noir». Je suis de l’Afrique de l’Ouest, en l’occurrence de Côte d’Ivoire.

Pourquoi avoir choisi Beau Lutheur Noir comme nom de scène?

Il faut dire que j’ai choisi  Beau Lutheur Noir  après un spectacle organisé au Benin, au cours duquel j’avais chanté un morceau dédié à ma mère. Le refrain de la chanson s’intitulait  beau Lutheur Noir à la recherche de son pain. Comme pour dire à ma mère que je ne suis pas loin, je suis en train de chercher du travail. Etant sur le podium, lorsque j’ai terminé ma prestation ; la foule en effervescence a réclamé le son. Etant donné qu’elle ne connaissait pas mon nom d’artiste, et vu le refrain qui accrochait ; elle a demandé de remixer la chanson en criant : «on veut Beau Lutheur Noir, on veut Beau Lutheur Noir!». C’est depuis ce jour que mon manager a jugé bon de me faire appeler ainsi. C’est un nom original qui sort de l’ordinaire.

La musique est-elle une information génétique ou plutôt un don de la Providence?

Pour répondre à votre interrogation, je pense que la musique est innée en moi. C’est un don de Dieu parce que mes inspirations sont très particulières: elles sortent du lot. Aussi, il faut dire que dans ma famille, il y a des personnes qui chantent, notamment mon oncle: Pablo U-WA. Il fut meilleur artiste dans le genre reggae en 2011, en France. On comprend tout de suite qu’au-delà du fait que se soit un don de Dieu; elle est également héréditaire dans ma famille.

Depuis combien d’années êtes-vous dans ce domaine?

J’exerce ce métier depuis 2007,  mais je fus Dj de 1999 à 2010: Dj mix, manager, gérant dans les bars en passant par Yopougon, Lakota, Gagnoa, Abidjan. En fait, dans la plupart des communes  du pays.

Quels sont les artistes qui ont influencé votre carrière?

Les artistes qui ont influencé ma carrière sont bien évidemment nombreux. Entre autres Lucky Dube, qui est quelqu’un que j’écoutais beaucoup. C’était un rêve pour moi de faire un featuring avec lui. Hormis cela, il y a Barry White qui est également un artiste que j’aimais écouter; Tracy Chapman…Ce sont en quelque sorte parmi tant d’autres, ces artistes qui font de la «world music» qui ont influencé ma carrière.

Plusieurs artistes sont le plus souvent fascinés par l’Occident pour la réalisation de leurs différents projets. Pourquoi avoir choisi le Maroc pour valoriser votre art?

Je n’ai pas forcement choisi le Maroc. Juste que comme tout artiste doté d’un talent, et en quête d’eldorado pour faire valoir son art, je suis arrivé ici. Et vu que j’ai cette musique dans le sang à part le petit boulot qui me permet de joindre les deux bouts, le virus de la musique revient toujours. De fait, étant sur place, je me dis que la musique est universelle…

Depuis que vous exercez ce métier, arrivez-vous à vivre de cela?

Vivre de mon art, c’est un peu trop dire. A vrai dire, je ne me suis pas lancé à fond. C’est-à-dire que je n’ai pas cette équipe qui m’accompagne. Je n’ai pas véritablement entamé une promotion pour dire que je vais vivre de mon art. Tout compte fait, la musique, je l’a fais par plaisir : c’est une passion.  Au départ, j’étais dans un groupe. Ça n’a pas été comme voulu. Pour l’instant, vu que je ne suis pas entouré d’une équipe adéquate, j’ai préféré arrêté les spectacles…

Nombre d’artistes abordent pas mal de thématiques aux travers de leurs chansons. Quels sont les différents thèmes abordés dans les vôtres?

Dans mes chansons, j’aborde plusieurs thématiques, notamment la souffrance, la misère, l’amour.  Des faits de société en quelque sorte, des choses qui peuvent sensibiliser. Il y a toujours une moralité dans mes chansons. En écoutant ma musique, les gens retiennent toujours quelque chose de positive qui pourrait leur servir plus tard.

Combien de singles ou albums avez-vous déjà produit?

Je n’ai pas d’albums pour le moment mais plutôt des singles. A ce sujet, il faut dire que je suis à mon 8e titre déjà. Ce sont des titres réalisés depuis pas mal d’années que j’ai gardés jusqu’à présent. J’ai également d’autres sons que j’avais réalisés. Cependant, je n’en tiens pas compte. «Boutouman», qui est le morceau phare à travers lequel, la valorisation de la baeuté de la femme est mise en exergue est le single du moment. Je suis en feat avec kerozen Abarango

Quel style de musique faites-vous?

Je fais du coupé décalé, de la musique tradimoderne: cela s’apparente à «la world music». J’adapte un peu le style de chez nous avec des sonorités extérieures pour avoir quelque chose d’innovant, agréable à déguster…

Etes-vous en autoproduction ou plutôt dans une maison de production?

Je ne suis pas dans un quelconque label, je suis en autoproduction. Je me dis que lorsque tu as l’amour de quelque chose, il ne faut pas attendre que les gens viennent t’aider. Toi-même tu dois d’abord commencer à te battre. Un artiste qui se produit  tout seul; cela suppose qu’il a confiance en lui. C’est la raison pour laquelle, je ne suis pas dans une maison de production. C’est également pour moi, une manière de prouver aux gens l’amour de ce que je fais. Tout compte fait, je n’exclus pas de faire partie d’un label à l’avenir si jamais l’opportunité se présente. Si les clauses du contrat son attrayants et vont dans le sens voulu ; il n y a pas de problème…

A l’instar de la collaboration écoutée en marge de notre échange, avez-vous collaboré avec d’autres artistes?

Bien sûr ! J’ai collaboré avec d’autres artistes, en l’occurrence trois. La récente collaboration sortie il y a de cela deux semaines s’intitule «galère», dans lequel  on parle de la souffrance, de l’hypocrisie de l’Homme envers son semblable. Elle a été faite avec un artiste nigérien.

Quel message souhaitez-vous adresser à vos fans, à ceux qui vous découvrent pour la toute première fois?

A mes fans et à tous ceux qui me suivent ou me découvrent, je leur demande de me faire confiance. Au fur et à mesure que les années passent, je  mûris. Je deviens  de plus en plus fort. Donc, je pense que tout ce chemin parcouru n’est pas en vain. Je continue de travailler d’arrache-pied pour donner le meilleur de moi-même… Je vous aime et que Dieu fasse que les choses aillent de mieux en mieux afin que je puisse aussi atteindre le sommet et continuer à vous satisfaire. Mon compte facebook est «Beau Lutheur Noir». On peut me contacter dessus pour d’éventuelles prestations…

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