L’hirondelle ne fait pas le printemps

Le débat actuel autour du Projet de Loi de Finances (PLF) s’annoncera houleux, après la présentation de la ministre de l’économie et des finances de l’ébauche sous la voûte de la députation. Toute en euphorie par sa majorité écrasante, elle épluchait le discours dont la cooptation sera quasiment acquise, au moment du vote. Quoique décimée, l’opposition se montrera, sans doute entreprenante et mènera le bal, au cas où son rang serait uni, face aux dérapages. La démocratie de «façade» a bien voulu que cette fois-ci, ce sont les «libéraux» qui tiennent le taureau par les cornes et souvent elle ne reflète guère la réalité, sans pouvoir en contester les résultats, puisqu’on admet au départ, les règles du jeu. Le célèbre diplomate britannique du siècle écoulé, Winston Churchill, arborait haut et fort, cet aphorisme plein d’enseignements :

«la démocratie est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres!». En fait, l’argentifère du présent gouvernement vient de marteler l’assistance de chiffres et de lignes financiers pour illustrer son exposé exhaustif, en deçà des attentes et aspirations de la majeure partie de la population. Car, il est toujours pompeux d’énoncer des intentions comme la lutte contre les disparités sociales et spatiales sans pour autant, en découdre les visées réelles. A cet égard, on se limiterait de soulever la situation précaire du Sud/Est marocain, tout précisément la région de Drâa Tafilalet. Bien évidemment, il n’est pas exclu que d’autres zones endurent la même exclusion, mais on évoquera non sans désolation, le cas en question dont le slogan de « lutter contre les inégalités sociales et territoriales », est dépourvu de tout sens concret. En effet, la région de Drâa Tafilalet qui regorge, néanmoins d’un énorme potentiel naturel est mise à l’écart de tout élan de développement à tous les niveaux. Depuis longtemps, ce bout de territoire du royaume, composé de cinq provinces en fonction du dernier découpage administratif est laissé-pour-compte. L’effort de promouvoir tous les secteurs économiques clés de l’essor, tels le tourisme, l’industrie, l’agriculture et de valoriser le patrimoine immatériel comme les Ksours, les Kasbahs, les Oasis est complètement mis sous l’éteignoir.

Est-ce qu’on n’a pas honte de parler de «combattre les disparités territoriales», alors que le sort de Drâa Tafilalet est déloyalement criard ? Ni l’Etat central ni les Institutions élues, notamment le conseil de la régional dont le fameux président sortant fut une exception en médiocrité, n’avaient mis en pratique ce slogan creux ! Le cas de Drâa Tafilalet n’est pas unique, car bien d’autres sont identiques, du moment qu’on manque de volonté authentique de s’y mettre. C’est un problème de volonté mais aussi de gouvernance. Le conseil régional de Drâa Tafilalet dont on a parlé ci-dessus avait en sa possession des dizaines de milliards de centimes, de quoi faire une multitude de projets au service de la société et du territoire. Mais, aucun centime n’a été débloqué pour ce faire, alors que les besoins se faisaient sentir avec grosse insistance ! Comme quoi la « démocratie » locale tel qu’elle est conçue par des non-démocrates ne peut que se transformer en pire pour ainsi  parapher la maxime du premier ministre anglais précédemment citée. La ministre marocaine a beau alors brosser son topo financier, encore faut-il le confronter aux réalités du pays des paradoxes !      

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