Mohamed Nait Youssef
C’est un constat : les auteurs, les créateurs ont été touchés par les répercussions négatives et profondes de la pandémie. Au Maroc, le Bureau Marocain du Droit d’Auteur (BMDA), organisme de gestion collective, placé sous la tutelle du ministère de la Culture de la Jeunesse et des Sports – Département de la Communication, a joué un rôle important, dans un contexte difficile d’ailleurs, en effectuant un travail considérable afin d’atténuer la crise économique et financière des créateurs et auteurs grâce aux répartitions des droits d’auteurs et des droits voisins. Les fermetures et annulations des manifestations artistiques et culturelles suite à la propagation de la Covid-19, ont mis à nu la situation sociale fragile, voire vulnérable des artistes et des travailleurs dans le domaine. La directrice par intérim du BMDA, Dalal Mhamdi Alaoui et son staff n’ont pas seulement injecté un nouveau sang dans cet établissement qui renaissait de ses cendres, mais ils ont apporté leur pierre à l’édifice en faisant bouger les choses. Et c’est peut-être l’un des « bienfaits » de la crise, de la pandémie !
Certainement, les artistes-interprètes, les producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes se souviendront de la première répartition des droits voisins en début août 2020. C’était une première dans l’histoire de notre paysage artistique et culturel. Incontestablement, le BMDA était l’une des issues ayant plus ou moins sauvé les auteurs en bénéficiant d’une manière exceptionnelle de plusieurs répartitions concernant soit les droits d’auteur ou encore les droits voisins. Et pour s’ouvrir sur un grand nombre d’auteurs et de créateurs marocains et faciliter l’accès aux services, l’institution a lancé un portail en ligne «bmda.ma» pour recevoir leurs demandes d’adhésion et déclarations numériques.
Par ailleurs, la sensibilisation est le cheval de bataille du BMDA pour inciter les artistes, auteurs, compositeurs à s’inscrire. Pour ce faire, des «journées portes ouvertes» ont été organisées par le bureau dans les différentes régions et villes du pays : Casablanca, Agadir, Essaouira, Al Hoceima, Oujda sans oublier Dakhla. Le mois de novembre dernier, et dans le cadre du Forum des rencontres professionnelles de Visa For Music 2021, festival et marché professionnel des musiques d’Afrique et du Moyen-Orient, le bureau a organisé un atelier autour de la thématique du droit d’auteur et la gestion collective. Le but, c’est toujours de sensibiliser le public et les professionnels à l’importance du respect des droits d’auteur et droits voisins sachant bien entendu que le bon nombre d’exploitants des œuvres refusent de payer les droits. Aujourd’hui, il faudrait renforcer ses statuts du BMDA afin qu’il puisse jouer pleinement son rôle; un long chemin restera encore à faire. Dalal Mhamdi Alaoui et son staff méritent d’être les personnalités de 2021 dans les domaines de la culture et des arts.
