100 jours de grâce : quel bilan pour la culture ?

Mohamed Nait Youssef

Les 100 jours de grâce de l’actuel gouvernement se sont écoulés. En effet, l’heure du bilan est enfin  arrivée ! Jusqu’à présent, les grandes aspirations des professionnels et acteurs des secteurs culturels et artistiques, profondément impactés par la crise, ne trouvent pas de place dans la réalité. On est même bien loin d’une véritable relance permettant  à la culture de retrouver son éclat après deux ans d’arrêt. En attendant de grands changements concerts sur les plans financier, juridique, organisationnel… la culture vit sur l’attente d’un demain meilleur et prometteur.  Al bayane a recueilli l’avis de trois acteurs dans les domaines de la culture et des arts.    

Un manque de communication

Mohamed Mansouri El Idrissi, président du Syndicat marocain des artistes-peintres professionnels, voit qu’il y a un manque de communication au niveau du département de la culture.

«On a présenté notre projet concernant le domaine des arts plastiques lors de la rencontre avec le ministre de la culture. On a abordé le droit de suite, le livre d’art ainsi que d’autres propositions, mais, malheureusement, il y a un grand manque de communication concernant le suivi de ces projets. Donc, on est dans l’attentisme.», a-t-il affirmé.

Selon lui, pendant, ces 100 jours le Syndicat  n’a pas senti un réel changement par rapport aux arts plastiques. « En revanche, nous espérons que certaines lois voient finalement le jour pour organiser ce secteur et protéger l’artiste plasticien ici et ailleurs. Le décret des droits de suite existe depuis 1971, mais il n’a pas vu le jour. Il faut dire qu’on est en retard par rapport à d’autres pays. », a-t-il  indiqué.  

Des attentes énormes…  

Brahim El Mazned, entrepreneur culturel et associé de l’Agence Culturelle ANYA, estime que les mois à venir vont être prometteurs parce que les attentes de la part des acteurs culturels, des artistes, du public sont énormes. 

«Il me semble très difficile de juger un gouvernement installé en plein troisième pandémie liée au Omicron avec une équipe totalement renouvelée, un parti qui exerce pour la première fois au gouvernement notamment le PAM  et qui a d’ailleurs pris en charge le département Cuture, Jeunesse et communication. Je pense que le ministre actuel est quelqu’un d’assez dynamique. Il est actif, il est sur le terrain, il communique. », a-t-il souligné. Et d’ajouter : «des chantiers intéressants qui ont été lancés notamment l’enregistrement  de 60 pièces de théatre réalisées ces derniers mois ou dernières années. Je trouve cette la démarche est assez intéressante. »

Selon le directeur Fondateur de Visa For Music, les attentes sont énormes. Car, dit-il, cela fait deux ans que le secteur est dans la grande difficulté à cause de la pandémie. « Il y a énormément de chantiers qui vont ouvrir prochainement et plusieurs projets qui vont se lancés au Maroc. Les attentes sont très fortes, mais je suis optimiste à l’idée de voir une nouvelle dynamique pour le secteur de la culture. », a-t-il fait savoir.  

Des promesses et des espoirs…

Le théâtre et les arts vivants ont été touchés de plein fouet. Après plus de deux ans de pause due la pandémie, le père des arts marocain fera son  grand retour avec le lancement du  programme «Al Masrah Ytaharak» (Le théâtre move) par le ministère  de la culture et de la communication et la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT). Ce ne sont pas moins de 60 pièces de théâtre qui  seront filmées et diffusées sur les chaînes de la SNRT et sur la plateforme numérique du département de la culture. 

En général, explique Massoud Bouhcine, président du Syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques, il y a des prémices d’une vision ‘’homogène’’ pour développer le secteur culturel. En outre, le ministère, dit-il, a communiqué avec les organismes concernés sur les dossiers (la protection sociale des artistes, la loi relative aux droits d’auteur et droits voisins) qui sont bloqués depuis le gouvernement précédent.

«En gros, il y a une dynamique culturelle visant redynamiser le secteur. Certes, le théâtre souffre, mais le fait de lancer des initiatives telles que «le théâtre move» est bonne chose pour que la roue du secteur théâtral puisse tourner après une période marquée par l’arrêt des activités et les fermetures des espaces et salles de spectacle dus à la pandémie de la Covid-19. », nous affirme Massoud Bouhcine. Et d’ajouter : «nous espérons et aspirons au  lancement  des programmes de soutien accordé au théâtre pour que la vie théâtrale revienne à la normale. Quant au volet juridique, il faut avouer qu’il y a des avancements mais aussi  des attentes et des  espoirs  pour le développement et l’avancement du théâtre marocain.»   

Légendes :

Ouv1 : Brahim El Mazned, entrepreneur culturel et associé de l'Agence Culturelle ANYA

Ouv2 : Massoud Bouhcine, président du Syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques

Ouv3 : Mohamed Mansouri El Idrissi, président du Syndicat marocain des artistes-peintres professionnels

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