Asmae El Ouariachi expose «rêves de femmes» libérés !

A l’espace Rivages à Rabat

Mohamed Nait Youssef

Du 10 mars au 11 avril 2022, l’espace Rivages de La Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Etranger à Rabat, confie ses cimaises à l’artiste peintre Asmae El Ouariachi. Placées sous le thème : «Rêves de femmes», les œuvres donnent à voir l’univers artistique et plastique de l’artiste puisé dans son expérience en tant que femme, tout en dégageant, esthétiquement,  sa vision  sur la liberté, le corps et la beauté mais aussi les changements et transformations ayant marqué sa vie. En effet, le corps est omniprésent dans les travaux de l’artiste. Il est au cœur de l’œuvre, et il habite son âme. Entre objet et sujet, nu ou encore couvert pour ne pas dire voilé, le corps, dans son  travail est porteur d’un message, des signes et surtout d’un discours. C’est ainsi le souhait de l’artiste ; considérer la femme comme être humain libre qui jouit de tous ses droits.

«La femme peut être victime de pressions culturelles ou sociales, mais elle peut aussi soulever des montagnes pour exiger d’être l’égale de l’homme. Aragon disait que «la femme est l’avenir de l’homme ». En effet, est l’espoir de l’humanité… Derrière le tissu «haïk», il y’a un être humain avec ses forces et ses faiblesses…nue, la femme est désirée comme un objet. Mais ce que je veux exprimer par mon travail artistique, c’est que par cette nudité elle est maîtresse de son corps. C’est une expérience artistique rêvée pour aboutir à une liberté symbolique. L’approche est liée à l’évolution de mes créations. J’ose aujourd’hui bousculer les traditions en mettant en scène des corps nus, soft certes, mon espoir c’est qu’un jour la femme soit vue et appréciée comme un être humain libre, fier de l’acquisition de ses droits.», a-t-elle confié.

Entre peinture et installation, Asmae El Ouariachi exprime sa sensibilité et ce qui demeure caché dans sa verve d’artiste. Elle y choisit en effet la peau des vaches comme support pour révéler ce qu’elle pense du corps et sa présence dans le monde, dans la société et surtout dans les regards des  autres. «C’est une nouvelle démarche artistique qui me permet de m’exprimer en laissant le visiteur rêver et voyager à travers ce mode, suggérant un songe parfait. », a-t-elle dit. Et d’ajouter : « j’ai utilisé la peau des vaches pour évoquer la mémoire de notre passé. J’ai utilisé une technique originale me permettant de créer des volumes s’inspirant des silhouettes féminines qui  rappellent la femme de l’oriental marocain en hommage à ma grand-mère qui m’a permis de devenir peintre…c’est aussi une autre forme de mettre la femme au centre de nos débats de société. L’installation deviendra-t-elle, une nouvelle forme d’expression pour moi ? Certainement, car c’est un ensemble qui permet une lecture globale, a-t-elle fait savoir.

Le style de l’artiste est évolutif. Or, ce sont  en effet  son vécu, son passé et  son enfance qui  guident ses choix esthétiques et techniques.  

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