«Assandou» : en hommage à la mémoire du chanteur Amazigh «IDIR»

Aziz Laafou

Idir, une sommité de la culture et de la chanson amazighe, nous a quittés en plein confinement. 

Dans la langue amazighe, tout vernaculaire confondus, « Assandou », c’est le fait de battre le lait, pour devenir petit lait (leben) ; un ordre de bien agiter.

Habituellement, nos mères faisaient ce ménage au quotidien, après l’opération de traire la vache, mettre du lait dans une gourde bien aménagée pour cette affaire ; un tripe de fortune pour suspendre la machine à agiter (ti3amdin), et le va et vient commence sous des chants  traditionnels à la voix bien pointue, d’une maman heureuse de son labeur, et se suffisant du minimum vital, pour elle et pour ses enfants.

L’importance de cette action est d’avoir un petit lait (aghou), connu d’être un aliment très complet, pour  la préparation d’un (baddass) ou (ablboul doughou) à la marocaine, et aussi d’un beurre aussi blanc que la neige, un aliment complet, qui a fait grandir nos aïeux et qui continue à être principal sur les tables des ruraux jusqu’à nos jours.

Le lait, représente le dieu des aliments, la nourriture des prophètes, des animaux, des forts et des plus faibles, un don de dieu, venant d’un lieu de plaisir chéri par tous les être sur terre.

Tout le monde, sais que le beurre existe, mais personne ne peut connaître sa place sa grandeur, ses dimensions, sauf que sa couleur est blanche, et qu’il ne peut apparaître sans être bien agiter, bien battu, pour enfin être prêt à être présenté comme plat divers, en lait, en petit lait, en beurre et en fromage. 

La chanson de idir, et dont l’intitulé est encore plus important, plus significatif et trop disant.

Le chanteur avait, dans son allocution sur cette présentation musicale,  dévié d’interprétation en nostalgie à sa maman, une sorte de message au cœur de la présence, une bouffé d’affection à ceux et à celles qui n’auront plus la chance de revoir leurs mamans un jour.

Idir est militant, disons un rebelle aux gants de velours, un sage qui a préféré l’exil volontaire, que de vivre hors de son identité, loin de ses coutumes de sa tradition, de l’odeur de sa terre bien aimée,.

« Assandou » est un message que la kabylie avait bien saisie lors du printemps amazigh, où le despotisme, la «hogra» ont été secoués fortement.

Les revendications des kabyles ont été contrées par une violence inouïe, des milliers de martyrs, pour la cause noble, de respecter la culture, l’identité et l’existence, de l’être nord africain et maghrébin. 

Repose en paix, grand Idir, militant, nationaliste maghrébin de souche, d’âme et de sang.

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