De la création à la structuration

Le cinéma d’animation au Maroc

DNES à Meknès Mohamed Nait Youssef

Le cinéma d’animation est un secteur récent au Maroc. Or, les nouvelles dynamiques et structures, entre autres, le Festival international du cinéma d’animation de Meknès (FICAM) organisé depuis 20 ans par la fondation Aïcha, en partenariat avec l’Institut français de Meknès, œuvrent pour mettre les jalons d’une économie d’animation en plein essor dans plusieurs pays du monde.  Aujourd’hui, mine de rien, des studios, des écoles et des chaînes commencent à s’intéresser à cette filière créatrice d’emplois et génératrice de revenus. A vrai dire, l’espoir de la création d’une véritable industrie du cinéma d’animation est réalisable si tous les acteurs concernés s’y mettent.

L’animation marocaine en voie  de se structurer 

Pour Alexis Hunot, professeur de cinéma dans plusieurs écoles françaises, spécialiste du cinéma d’animation et un grand ami du FICAM, le festival a passé cette année un cap important parce qu’il a eu la chance et la possibilité de mettre le Maroc à l’honneur. «Je pense que ça fait longtemps qu’on attendait ça ;  non seulement pour mettre le Maroc à l’honneur pour se faire plaisir lors de cette 20ème édition, mais il y a réellement quelque chose qui est en train de se passer.», a-t-il indiqué dans un entretien accordé à Al Bayane. Et d’ajouter : «on a eu deux chaînes nationales qui viennent de s’investir davantage dans ce domaine. On a également trois studios qui sont aussi venus parler de leurs travaux.»

Pour Alexis, qui a d’ailleurs suivi le FICAM depuis longtemps, cet avancement au niveau du cinéma d’animation est trop fort. «C’est ce que je retiens de ce festival… beaucoup d’auteurs, de professionnels, de public viennent tous les ans. En d’autres termes, l’animation marocaine est en train de se structurer et de créer quelque chose. », a-t-il fait savoir.

Certes, un long chemin reste encore à parcourir, mais la création d’un  marché du cinéma d’animation au Maroc est toujours possible.

«Je le dis avec beaucoup d’humilité parce que je ne voudrais pas donner des leçons. Or, on fait trop attention au côté industrie et on oublie un peu le côté artisanal parce que les deux vont ensemble. En d’autres mots, il faut une industrie, mais aussi le volet artisanal qui nourrit ce secteur. », a-t-il souligné, tout en rappelant qu’il faudrait également miser sur la création.

«Cette structuration doit être accompagnée par le côté auteur. Dans ce cadre, le Maroc avec ses talents, si les chaînes s’y mettent, le ministère de la Culture, les pouvoirs publics, le gouvernement, trouvera sa place parmi les pays producteurs du cinéma d’animation. », a-t-il expliqué.

Le Maroc, une  locomotive de l’animation dans le continent africain…

Le FICAM est désormais une adresse incontournable pour les professionnels, les créateurs et les acteurs du cinéma du mondial. Au fil des années, cet événement fédérateur ne cesse de séduire les différents cinémas des quatre coins du monde. Cette édition anniversaire, il consacre une partie importante de sa programmation au forum du film d’animation au Maroc ; une étape importante pour se professionnaliser et affirmer sa place dans le continent africain.

« Je connais mieux la situation au Maroc que dans d’autres pays africains et maghrébins parce que j’ai la chance de venir ici. Je pourrais dire que le Maroc jouera un rôle important en Afrique parce que les choses ont beaucoup évolué.», explique Alexis Hunot.

 Selon ses dires, c’est toute une région qui doit être mise en place. «L’Afrique a besoin aussi de bouger un petit peu.», conclut-il.

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