La cité du Détroit sous le charme du Festival national du film

DNES à Tanger Mohamed Nait Youssef

Un vent cinématographique doux  souffle ces jours-ci sur la cité du  Détroit, Tanger. Enfin, la grande  famille du 7ème art marocain  s’est réunie après deux ans des arrêts et  annulations dus à la pandémie de la Covid-19.  Ainsi, comme le veut la tradition, l’ouverture de la grand-messe du cinéma national a eu lieu, vendredi soir, au centre culturel Ahmed Boukmakh, en présence des artistes, des critiques de cinéma, des personnalités des mondes de la culture et des arts, des journalistes et des férus du cinéma et des belles images.

Hommage solennel à feu Nour-Eddine Saïl

Organisée par le Centre cinématographique marocain (CCM), l’ouverture de la 22ème édition du Festival national du film de Tanger, placée sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a été ponctuée par un hommage si spécial rendu au fils prodigue de Tanger et au père spirituel du cinéma marocain, feu Nour-Eddine Saïl, décédé le 15 septembre 2020 à Rabat.

En effet, les organisateurs du FNF de Tanger ont ainsi décidé de dédier cette édition à cette figure emblématique du cinéma marocain, arabe et africain.

L’âme de Saïl, l’absent et le présent,  était présente lors de cette soirée-hommage, où les mots des intervenants ont salué sa mémoire et multiplier ses qualités à la fois humaines et intellectuelles d’un homme qui a incontestablement apporté sa grande pierre à l’édifice.

Dans son mot d’ouverture, le ministre de tutelle, Mohamed Mehdi Bensaid, n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage à feu Noureddine Saïl qui fut, d’après ses dires, l’une des figures emblématiques qui ont contribué à la promotion de l’industrie du cinéma et de la culture du 7ème art dans notre pays.

Selon lui toujours, le défunt était une personne singulière et unique qui a beaucoup apporté au cinéma national en œuvrant pour le développement et rayonnement des productions cinématographiques sans oublier son soutien sans faille aux artistes marocains et africains. Feu Saïl,, est devenu, selon ses mots, le meilleur ambassadeur de la culture et de l’identité nationales qui est à la fois exceptionnelle et distinguée.

Nadia Larguet, qui n’est d’autre que sa veuve et compagne de route du regretté, a mis la lumière sur les qualités humaines et intellectuelles de l’homme qu’elle nommait : «l’extraterrestre». Critique de cinéma, professeur de philosophie, ex-directeur du CCM,  amoureux du football, l’intellectuel aux multiples casquettes, passions et facettes a maqué la génération de son temps. Sa quête permanente et inlassable, disait Larguet, a permis au Maroc d’être présent dans les grands rendez-vous cinématographiques mondiaux. «Le nom de Noureddine Saïl restera gravé à jamais dans les festivals arabes et africains, entre autres, le Festival national du film à Tanger, le Festival international de Khouribga, le F   ESPACO de Burkina Faso et d’autres manifestations d’ici et d’ailleurs.», a elle affirmé.

Homme fédérateur, feu Noureddine Saïl  a instauré une culture de la cinéphilie, comme il avait juste mentionné le réalisateur et compositeur, Kamal Kamal, dans son hommage rendu au défunt à l’occasion.

«Le père spirituel du cinéma national ou encore parrain du cinéma africain a mis en avant le 7ème art et la  culture du cinématographique  dans les pays arabes et africains.», a-t-il fait savoir.

Et pour rafraîchir les mémoires, un documentaire braquant les lumières sur la pensée et l’apport du  défunt a été projeté lors de la cérémonie. De l’introduction à la philosophie, à la dernière séquence, les images du défunt se sont défilées sur l’écran. Un clin d’œil. Un instant chargé d’émotion, de reconnaissance et de partage.

Des noms dans la mémoire…

Par ailleurs, une tendre pensée a été gardée aux grands noms de la scène, entre autres, Touria Jebrane, Aziz El Fadili, Hammadi Ammor et Ahmed Badouj, Abdel Azim El Shennawy, Aziz Saadallah, qui nous ont quittés ceux deux dernières années, pour leurs rôles et travaux enrichissant la scène cinématographique et artistique nationale.

A cela s’ajoute deux hommages solennels qui ont été rendu, tour à tour, à la productrice Souad Lamriki et au réalisateur Mohamed Abderrahman Tazi. Les organisateurs ont aussi rendu hommage à la productrice Souad Lamriki et l’un des vétérans du cinéma marocain, Mohamed Abderrahman Tazi.

Trois jurys, dix-neuf prix

Comme à l’accoutumée, les membres du jury des trois compétitions de cette 22ème  édition, à savoir la compétition du long-métrage de fiction, la compétition du court-métrage et celle du long-métrages documentaire, ont été présentés au public.  En effet, les trois jurys décerneront dix-neuf prix répartis entre les trois compétitions. Il est à rappeler que le jury de la compétition long-métrage de cette édition est présidé par  Driss Anouar, expert sectoriel audiovisuel et ancien directeur général adjoint en charge de la technique et de la production de la chaîne « 2M », accompagné de Lahcen Zinoun (cinéaste, chorégraphe), Touria Majdouline (universitaire, écrivaine et poète), Mohamed Tarrous (universitaire, critique de cinéma), Bilal Marmid (journaliste, critique de cinéma), Bouchra Boulouiz (écrivaine) et Belaid El Akkaf (auteur-compositeur). Quant au  jury de la compétition court-métrage, dont la présidence a été confiée à la réalisatrice Layla Triqui, est composé de Ghizlane Assif (réalisatrice, chef monteuse), Ikram Zaid (journaliste), Mohamed Abid (chroniqueur, poète) et Bouchra Boumarej (costumière, créatrice de costumes).

Pour ce qui est de la compétition long-métrage documentaire, il est présidé par le réalisateur Daoud Aoulad Syad a accompagné de  Mariem Ait Belhoucine (professeure en journalisme, docteur en cinéma) et Abdelwahab Sibaouaih (docteur ès-lettres, collectionneur de manuscrits et d’archives). Le FNF de Tanger se poursuit jusqu’au 24 septembre courant.

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