Liz Truss contre la participation du roi Charles III à la COP27

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

Nombreux sont ceux qui auront du mal à comprendre que Liz Truss, la nouvelle Première ministre de Sa Majesté le Roi d’Angleterre, n’ait pas permis au roi Charles III, réputé fervent défenseur de l’environnement, de participer au sommet de la COP27 qui se tiendra du 6 au 18 novembre prochain à Charm Es-Sheikh en Egypte et ce, alors même qu’il avait l’intention d’y prononcer un discours et que lors du précédent sommet qui s’était tenu en 2021 à Glasgow, en Ecosse, la famille royale britannique y était représentée par la reine Elizabeth II, le Prince Charles et son fils William.

C’est, pourtant, ce qui s’est passé et qui a été rapporté, samedi soir, par le « Sunday Times ».

Aussi, en faisant suite à la publication de cette « information », la BBC a fait savoir que le palais de Buckingham, qui a tenu à préciser que le roi avait demandé conseil à la Première ministre qui n’a fait que donner son avis, a déclaré que c’est « dans un esprit d’amitié et de respect mutuels, [qu’]il a été convenu que le Roi ne serait pas présent ».

Ces propos sont destinés à écarter les rumeurs selon lesquelles il y aurait des tensions sur les questions ayant trait à l’Environnement entre le roi et la Première ministre alors qu’au Royaume-Uni, les visites officielles à l’étranger des membres de la famille royale ont toujours été subordonnées à l’avis du gouvernement.

Il est donc « clair », comme l’a déclaré le ministre Simon Clarke, « qu’il s’agit d’une décision prise, de manière consensuelle, par le roi et le gouvernement », qu’il serait donc « ridicule » de suggérer que la Première ministre puisse « donner des ordres au roi » mais aussi que les allégations laissant croire que cette dernière « aurait obligé (le roi) à rester en retrait sont tout simplement fausses ».

Mais ce n’est point là l’avis du député conservateur Tobias Ellwood qui s’est demandé, sur Twitter, s’il n’était pas inconvenant de « passer de pays hôte de la COP26 à une mise à l’écart de la COP27 » surtout quand « le roi Charles est une voix respectée concernant le changement climatique et l’environnement (et) que sa participation ajouterait au sérieux de la délégation britannique ».

Mais en considérant que ces informations arrivent à un moment assez délicat pour Liz Truss, qui, bien qu’étant en poste depuis moins d’un mois, est déjà tombée dans l’œil du cyclone après des annonces budgétaires qui témoignent d’un véritable fiasco financier, certains craignent que la nouvelle locataire du 10, Downing Street ne remette en question les engagements pris par son prédécesseur en matière de changement climatique.

Et si, par ailleurs, la semaine dernière avait été présenté un projet de loi  visant à modifier, voire même à supprimer, dans certains cas, avant fin 2023, plusieurs lois de protection de l’environnement héritées de l’Union européenne, force est de reconnaître que celui-ci n’a point été du goût des défenseurs de l’environnement car même si elle ne cesse de répéter que l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 est toujours d’actualité, Liz Truss, qui semble beaucoup moins enthousiaste que son prédécesseur sur cette question, n’a pas prévu d’assister à la COP27 et son cabinet compte plusieurs ministres particulièrement sceptiques vis-à-vis de la neutralité carbone telle que l’avait prescrit l’accord de Paris.

Est-ce à dire que le nouveau gouvernement britannique conduit par Liz Truss ne participera pas aux travaux de la COP27 ?

Il semble bien qu’il en sera ainsi mais attendons pour voir…

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