Rishi Sunak, premier non blanc à la tête du gouvernement britannique

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI 

Si ce lundi, le Royaume-Uni a eu son premier chef de gouvernement non blanc en la personne de Rishi Sunak, ce petit fils d’immigrés indiens qui est parvenu à accéder à la tête de ce que les français du XVIIème siècle appelaient « la perfide Albion », comment en est-on arrivés là ?

Pressenti, un moment, pour succéder à Liz Truss au 10, Downing Street, après avoir réussi à réunir, sans encombre, les 100 parrainages requis, quand l’autre prétendante, Penny Mordaunt, était encore loin du compte, Boris Johnson, qui s’était déclaré comme étant le mieux « placé » pour permettre aux conservateurs de remporter les prochaines législatives, s’est finalement rétracté, en fin de semaine, en invoquant les divisions qui persistent au sein des Tories et en étant persuadé qu’on ne peut « pas gouverner efficacement » quand on n’a pas « un parti uni au parlement ».

Le retrait de Boris Johnson a donc ouvert la voie à la nomination de son ancien ministre des Finances, Rishi Sunak, qui, après avoir promis « intégrité, professionnalisme et responsabilité », a immédiatement déclaré, sur Twitter, « Je veux redresser notre économie, unir notre parti et agir pour notre pays ».

Pour ce qui est de son cheminement politique, il y a lieu de rappeler qu’après avoir été élu, en 2015, député du Yorkshire (Nord de l’Angleterre), Rishi Sunak est parvenu, cinq années plus tard, à accéder, à l’âge de 39 ans, au poste très convoité de ministre des Finances et qu’en sa qualité de partisan du Brexit de la première heure, sa popularité avait été fortement rehaussée lorsqu’il avait distribué des milliards de livres d’aides publiques pour permettre à ses concitoyens de surmonter la pandémie de Covid-19.

Ancien banquier que ses détracteurs accusent d’être un technocrate déconnecté de la population, la prudence économique pour lutter contre l’inflation qu’il avait opposée aux mesures budgétaires préconisées par Liz Truss qui avaient mis le feu aux marchés et fait chuter la livre à son plus bas niveau restent, aux yeux de ses partisans, un sérieux atout qu’ils brandissent bien haut pour faire de lui l’homme de la situation.

Seule ombre au tableau, en claquant la porte du ministère des finances – ce qui avait été considéré, par de nombreux conservateurs, comme étant une traîtrise – Rishi Sunak avait précipité la chute de Boris Johnson si bien qu’au moment du vote, cette forfaiture avait joué en sa défaveur puisque la base du parti lui avait préféré Liz Truss.

Mais, l’heure de la revanche a sonné et lorsque cette dernière fut contrainte de s’en aller après avoir passé 44 jours au 10, Downing Street, Rishi Sunak, ce petit-fils d’immigrés d’origine indienne, qui a accédé à l’élite britannique par ses études, est parvenu, à devenir, ce lundi, à l’âge de 42 ans, le plus jeune chef de l’exécutif depuis 1812 et la première personne issue d’une minorité ethnique à occuper ce poste.

Au cours de la réunion tenue à huis clos dans la foulée de son succès, Rishi Sunak qui a exhorté les Tories à « s’unir » car ils ont « besoin de stabilité et d’unité » sous peine de « mourir » avant les prochaines élections législatives, a déclaré que sa « priorité absolue » sera de « rassembler le parti et le pays ».

Parviendra-t-il, comme il l’a promis, à ressouder les rangs d’un parti qui était sur le point de voler en éclats et à gagner la confiance de ses concitoyens ?

Attendons pour voir…

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