Accès aux soins du diabète

Journée mondiale du diabète 2022

Ouardirhi Abdelaziz

Chaque année, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale du diabète le 14 novembre pour sensibiliser le grand public à la charge croissante de cette maladie et aux stratégies que l’on doit mettre en œuvre pour prévenir et faire face à la menace que représente cette maladie chronique, qui se caractérise par un excès de glucose dans le sang ( hyperglycémies ) . Sa prise en charge constitue partout sur la planète, un véritable enjeu de santé publique.

Il est utile de rappeler que la date du 14 novembre n’est autre que la date de naissance de Frederick Grant Banting, né en 1891, et qui est à l’origine avec l’étudiant Charles Herbert Best, de la découverte de l’insuline en 1922, une hormone qui permet à des millions d’individus au niveau mondial de vivre .

Le thème retenu pour l’édition de 2022 est le même que celui de l’année dernière : « Accès aux soins du diabète », et comme cela est prévu en 2023, ce qui souligne l’importance des efforts déployés en matière de prévention et de riposte contre le diabète, une maladie qui progresse chaque jour à travers tous les pays du monde qui enregistrent une courbe exponentielle .

Qu’est-ce que le diabète ?

Le diabète est une maladie métabolique chronique caractérisée par des taux élevés de glucose dans le sang (ou sucre dans le sang), ce qui entraîne au fil du temps de graves dommages au cœur, aux vaisseaux sanguins, aux yeux, aux reins et aux nerfs. Le plus courant est le diabète de type 2, généralement chez les adultes, qui survient lorsque le corps devient résistant à l’insuline ou ne produit pas suffisamment d’insuline. Pour faire plus simple, les personnes atteintes de diabète de type 2 sécrètent de l’insuline, mais cette hormone régule avec moins d’efficacité le taux de sucre dans leur sang.

Au cours des 3 dernières décennies, la prévalence du diabète de type 2 a augmenté de façon spectaculaire dans les pays de la planète.

Diabète de type 1

Le diabète de type 1, autrefois appelé diabète juvénile ou diabète insulino-dépendant, est une maladie chronique dans laquelle le pancréas produit peu ou pas d’insuline par lui-même. Pour les personnes atteintes de diabète, l’accès à un traitement abordable, y compris l’insuline, est essentiel à leur survie. Il existe un objectif convenu à l’échelle mondiale pour enrayer la hausse du diabète et de l’obésité d’ici 2025. 

Des complications lourdes de conséquences

Les complications sont nombreuses, le diabète multiplie par huit les complications et les risques d’amputation des membres inferieurs, ainsi que les risques d’infarctus ou en rapport avec l’accident vasculaire cérébral (AVC), et donc d’handicaps à vie, voire de morts prématurés.

Il faut savoir que les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès des diabétiques, malgré les progrès de la prévention et des soins. Le diabète de type 2 est associé au surpoids, à l’hypertension artérielle, à une élévation du cholestérol dans le sang, qui sont des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires.

C’est aussi le cas des complications rénales, avec un risque de dialyse à vie. Sans omettre que le diabète est la première cause de cécité chez l’adulte.

Selon l’organisation mondiale de la santé, le diabète est également le premier tueur au monde, avec l’hypertension artérielle et le tabagisme.

Toutes ces complications sont lourdes de conséquences pour le malade, sa famille, et représentent des coûts pour les caisses de sécurité sociale..

La prise en charge du diabète et la prévention des complications demandent une implication forte de la personne dans les décisions thérapeutiques : modification des habitudes de vie, adhésion aux traitements médicamenteux.

Des chiffres alarmants

Dans son dernier rapport établi durant l’année 2021, la fédération internationale du diabète indique que 537 millions de personnes seraient atteintes de cette maladie dans le monde. Cela représente un adulte sur dix âgé de 20 à 79 ans.

Selon les estimations, le nombre de diabétiques devrait ainsi atteindre 643 millions de malades d’ici à 2030, et 784 millions en 2045.

Toujours selon les chiffres de la fédération internationale du diabète,

on  relève que le diabète a été  responsable de 6,7 millions de décès au niveau mondial au cours de l’année 2021. Soit un diabétique mourant toutes les cinq secondes.

Durant cette Journée mondiale, la fédération souhaite ainsi alerter sur ces chiffres qui, loin de reculer, ne cessent au contraire de progresser.

Qu’en est-il au Maroc ?

Au Maroc, près de 3 millions de personnes souffrent du diabète.

Les données collectées en 2018 par le ministère de la Santé et de la Protection Sociale, nous apprennent que plus de 2.7 millions d’adultes âgés de plus de 18 ans au Maroc sont atteints de diabète dont environ 50% méconnaissent leur maladie.

Chaque année, 35.000 à 45.000 nouveaux cas de diabète sont enregistrés et près de 24.000 personnes en meurent.

Plus de 20.000 enfants sont diabétiques et sont donc exposés aux risques de complications, surtout quand ces enfant ne sont pas suivis.

Le ministère de la Santé estime en outre que 2.2 millions de personnes sont considérées comme pré diabétiques avec 56% qui sont hypertendus, une combinaison dangereuse pour leur santé.

Adoption de mesures de vie saine

Comme dans toutes les autres maladies, ce qui importe le plus c’est la prévention, c’est le dépistage, le diagnostic précoce, une bonne prise en charge, et l’adoption de bonnes attitudes et éviter tous les facteurs de risque.  

En effet, il est prouvé scientifiquement que l’adoption d’un mode de vie sain peut retarder la survenue du diabète de type 2, voire même l’éviter. Ce mode de vie repose sur une alimentation saine et équilibrée, une activité physique régulière et éviter de fumer.

Il faut promouvoir l’activité physique en milieu scolaire et professionnel.

Le diagnostic précoce du diabète est important chez les personnes à haut risque car il permet une prise en charge rapide pour éviter les complications. 

La prise en charge correcte du diabète évite le développement des complications graves et coûteuses et diminue la mortalité prématurée.

Depuis plusieurs années, le Maroc ne cesse d’accroître les investissements dans les soins et la prévention du diabète et de faire en sorte que la plupart des personnes atteintes de cette maladie puissent accéder aux soins dont elles ont besoin.

Mais le plus important concernant la lutte contre le diabète, reste la prévention. Il est possible d’agir sur les facteurs de risque comme l’alimentation déséquilibrée, l’exercice physique, le tabagisme, l’abus de l’alcool, l’obésité, surtout chez les jeunes enfants des l’âge de 3 ans.

Favoriser et encourager l’allaitement maternel dès l’accouchement.

La maîtrise du diabète dans notre pays est une responsabilité individuelle et collective, qui doit se traduire par des actions coordonnées et concertées.

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