La grogne des avocats

Depuis déjà un moment, les robes noires, puis les comptables haussent le ton de la rogne sur l’esplanade de l’hémicycle et les locaux des tribunaux. Montés au créneau, ils réprouvent farouchement les mesures fiscales, contenues dans le projet de loi de finances 2023. Un peu partout, dans les enceintes des cours d’appel, les barreaux s’insurgent et mènent un bras de fer contre le ministère de tutelle pour avoir gain de cause. Pour leur part, les comptables réclament aussi l’annulation de la défalcation à la source des impôts sur les revenus (IR). Tout en louant cette mission noble et ce rôle primordial auxquels s’attellent les avocats en vue de rehausser la devise de l’Etat de droit et d’Institutions, il y a aussi lieu de consacrer le principe de la fiscalisation durable en tant que responsabilité vitale pour contribuer à l’effort national de développement. En ce début de la semaine, les manifestants reviennent encore à la charge, fustigeant les mesures fiscales du PLF relatif aux impôts des avocats. L’arrêt de travail à une date ultérieure, dicté par l’ordre des barreaux du Maroc, s’intensifie quoique le ministre délégué auprès de la ministre des Finances et de l’Economie, chargé du Budget ait procédé à des amendements à leur faveur, sous la voûte du parlement. De même, cette action protestataire s’adresse au ministre de la Justice, suite à ses déclarations faisant état de « dérobade fiscale » des avocats, à travers des mouvements hostiles au département de tutelle en rétorsion à ces attaques embrasées. Sans avoir aucunement la latitude de blâmer cet antagonisme décidément chronique entre les robes noires et leurs interlocuteurs directs du gouvernement, il irait sans dire que cette tension hargneuse est en passe de malmener les intérêts des citoyens dont des dossiers en suspens seraient fatals. Il importerait donc de mettre un terme à cette escarmouche crispée et de se focaliser beaucoup plus à scruter le code pénal dont nombre de passages sont en fait, dans une désuétude désolante. Les coups de bec qui caractérisent ce duel, mettent plus de temps que prévu, sans se rendre compte qu’ils versent dans la dérision déclarée, alors que, d’une part la fiscalité est un devoir que nul n’est en droit de s’en évader et, d’autre part, l’attitude ostentatoire de l’Exécutif ne serait jamais la bonne solution. Il convient de s’y mettre dans la volonté réciproque de s’en défaire pour préserver les droits de plaignants et conserver l’image de marque d’un pays en gestation vers le Droit et la Justice pour tous !

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