Al Bayane : de la Culture avant toute chose…

Mohamed Nait Youssef

Qui dit Al Bayane, dit la culture. C’est dans les gènes. En effet, depuis sa création, le journal a accordé une place prépondérante à la Culture en ouvrant ses colonnes aux intellectuels, écrivains, poètes, nouvellistes et artistes pour s’exprimer librement sur les différentes questions. La preuve : ses pages et suppléments culturels ont été de véritables lieux de rencontre, d’échange des idéaux, de créativité, de plaidoyer et de brassage culturel. Journal très ouvert aux différentes sensibilités et plumes à la fois connues et méconnues, Al Bayane a accompagné l’essor culturel et la dynamique intellectuelle dans notre pays. Et ça continue…

Qui dit Al Bayane, dit l’engagement aussi pour les valeurs de l’ouverture, du progressisme, de l’universalisme, de l’humanisme ont été au cœur des préoccupations de ce grand titre de la presse nationale. 

Il faut dire aussi qu’Al Bayane qui constitue un pan important de l’histoire, a été toujours au devant de la scène en soutenant les intellectuels, l’art et les artistes d’ici et d’ailleurs. 

Ils sont nombreux ceux et celles qui ont enrichi le contenu culturel d’Al Bayane. Au fil des années, de grandes signatures des mondes de la culture et des arts ont laissé leurs empreintes sur les différentes pages du journal. Et c’est ainsi l’Histoire est écrite… 

Le supplément culturel d’Al Bayane, une fenêtre ouverte sur la culture marocaine

«J’étais le premier à appeler à un supplément culturel d’Al Bayane à l’instar des autres suppléments des journaux nationaux. C’était en effet une recommandation que j’ai faite au sein du Parti, où j’avais présenté un document culturel  lors des congrès au nom des camarades intellectuels et poètes.», nous confie le poète et militant, Driss Meliani.

Selon lui, la première réunion s’est tenue à Salé dans la demeure de Moulay Ismaïl Alaoui qui  a était le responsable du secteur de la culture au sein du Bureau politique du parti.

Aux côtés Driss Meliani, il y avait le nouvelliste Ahmed Al Mesbahi. Et c’est ainsi le premier numéro du supplément, qui a été sous la supervision de Moulay Ismaïl Alaoui et la direction technique de Khalid Chatti, a vu le jour.  

«Malgré sa modestie notamment en ce qui concerne la technique de l’impression, le supplément  a eu un franc succès dans les milieux culturels et artistiques en lui réservant un accueil chaleureux de la part des intellectuels, des écrivains et poètes.»

Pour la petite histoire, Noureddine Berrechid était l’un des collaborateurs fidèles de cette expérience, précise-t-il.

Au fil des publications, le supplément culturel d’Al Bayane a eu sa place parmi les autres suppléments, tout  en confirmant sa spécificité en publiant les poèmes du Zajal.

«Il a été également le premier a abordé la question de l’amazighe. Le supplément culturel d’Al Bayane était une fenêtre ouverte sur la culture marocaine en s’ouvrant sur tous les courants culturels et littéraires.», a fait savoir Driss Meliani.

L’une des particularités du supplément culturel d’Al Bayane, c’est la richesse et la diversité de son contenu  partagé entre nouvelles, poésies, traductions, études, entretiens et autres.

«Après mon départ à Moscou, c’était l’écrivain Mohamed Sof qui s’occupait de ce supplement pendant trois ans. De retour au  bercail, on a travaillé ensemble aux côtés de feu Abdelaziz El Farouki et le dramaturge Lahoucine Chaâbi sur le contenu de ce supplément. Cette deuxième expérience était riche!», a-t-il rappelé.  Après cette étape, il y a eu une autre expérience du supplément culturel notamment avec Lahoucine Chaâbi et le poète Mohamed Boujbiri, où Driss Meliani écrivait des chroniques sur les différentes questions de la culture.

‘’Al Bayane Culturel’’, un bimensuel consacré entièrement à la culture

Dans les années 70 et 80, le phénomène des suppléments culturels a connu une réelle effervescence. Une belle époque où la culture et les arts avaient le vent en poupe ! En effet, cette dynamique a été accompagnée par la presse nationale. ‘’Al Bayane Culturel’’, un bimensuel consacré entièrement à la culture, en était l’un des titres les plus préférés des lecteurs de l’époque.

«Dans le milieu des années 90, le camarade Ali Yata m’a contacté pour éditer un journal baptisé Al Bayane Culturel. C’était un journal bimensuel de 16 pages avant de passer à 32 pages reflétant la diversité culturelle et artistique de notre pays. J’étais impressionné par l’idée, surtout l’intérêt accordé à la culture par leader politique!

Pour ce faire, Ali Yata m’a proposé une équipe composée du grand poète Driss Meliani, de l’écrivain Mohamed Sof. Mais, j’avais également proposé le professeur de philosophie et homme de théâtre, feu Abdelaziz El Farouki.», nous confie le dramaturge et l’une des chevilles ouvrières de ce journal,  Lahoucine Chaâbi.

Il y avait un peu de tout : de la poésie, de la musique, du théâtre, du cinéma, de la critique, de la traduction. Un journal culturel tout court !

«C’était une première. On travaillait ensemble dans un esprit de volontariat pour préparer  les numéros du journal. C’était une expérience magnifique qui a donné naissance à des plumes qui ont enrichi le paysage culturel et littéraire national.», a-t-il affirmé.  Et d’ajouter : «Ce journal a accompagné les grands événements culturels et artistiques, dont les congrès de L’Union des écrivains du Maroc (UEM), les différentes rencontres poétiques, les festivals de théâtre et de cinéma. Or,  le journal a connu de bons échos dans la scène culturelle parce qu’il était le premier journal entièrement consacré à la culture et les arts.»

Il est à rappeler aussi que le journal a également accordé une grande importance à l’amazighe et les autres expressions culturelles, linguistiques et artistiques.

Sur cette lancée, Al Bayane et Bayane Al Yaoum continuent ainsi cette aventure dans un esprit d’ouverture et d’engagement en faveur de la culture et des arts. C’est dans les gènes.

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