Lamia Bazir, la militante engagée en faveur du changement social positif

Portrait

Kaoutar Khennach

« C’est seulement la foie que les femmes ont en elles-mêmes et les outils qu’elles auront développer en termes de connaissances et d’expériences qui pourront les protéger contre les inhibitions sociales et structurelles, les doutes internes et externes et contre les défis au développement et à la promotion » tel est le message que la militante marocaine, Lamia Bazir, a souhaité de transmettre aux femmes à l’occasion du 8 mars, la journée internationale des femmes. 

 Nul besoin de présenter Lamia Bazir, l’une des femmes marocaines qui œuvrent concrètement et sincèrement au changement social positif. Ses qualités tant humaines que professionnelles sont reconnues aussi bien au niveau national que continental notamment en faveur des femmes et des filles rurales.

 Directrice  exécutive de l’Observatoire National des Droits de l’Enfant, Lamia Bazir est une lauréate de l’Université de Columbia à New York, et de Sciences Po Paris, Al Akhawayn et l’Université de Harvard. Elle a travaillé pour le Chef de Gouvernement du Maroc sur le programme américain Millennium Challenge Corporation pendant plus de trois ans ainsi que sur le développement de programmes focalisés sur l’éducation, l’employabilité, et la croissance inclusive. Elle a été représentante au sein au Conseil Economique et Social de l’ONU à New York durant l’élaboration des Objectifs du Développement Durable et a aussi travaillé pour l’Ambassadeur de la Ligue Arabe à Paris, et avec l’Organisation Transparency International en Afrique notamment, au Niger.

En parallèle à sa carrière, L. Bazir est aussi militante dans le Maroc rural. Elle est la fondatrice et la Présidente de « Empowering Women in the Atlas » une fondation qui promeut et renforce le leadership des femmes et des filles rurales en tant que catalyseur de développement. « C’est un programme consacré aux femmes des villages du moyen d’Atlas qui avaient des idées de projets, notamment dans l’artisanat, les produits de terroir…mais qui n’avaient pas nécessairement les compétences  et les moyens de gérer et faire réussir leurs projets. 90% de ces femmes étaient analphabètes. Donc, l’initiative leur a permis d’aller à l’Université  et de bénéficier des séances de coaching, de formations dans des domaines comme la comptabilité, la communication, la stratégie…Je suis très satisfaite de cette action parce qu’elle a permis aux femmes de s’outiller en connaissances et d’avoir des sources de financement, ce qui les a aidées à avoir confiance en elles et de réussir leurs projets. C’est déjà une réussite. Mais, la plus grande réussite pour moi est d’avoir casser les stéréotypes et prouver que les femmes rurales peuvent avoir le statut d’entrepreneur et de leader. Elles méritent donc l’attention, l’investissement et la formation pour qu’elles puissent de façon optimale jouer leur rôle de citoyennes » précise Lamia Bazir.

En 2019, la jeune marocaine a été sélectionnée parmi les 100 jeunes africains les plus influents par le Africa Youth Awards. En 2018, elle est sélectionnée parmi les Jeunes Arabes Leaders par le World Government Summit à Dubai. Trois ans avant, elle a été honorée par l’ONU qui lui décerne le prix des Nations unies pour le volontariat. Elle figure également  sur la prestigieuse liste des Humanitarian Awards Global pour l’année 2020-2021, dans la catégorie “Most distinguished Women Change Makers in Africa”.

« J’ai toujours eu une fibre sociale, j’ai toujours voulu avoir une contribution positive, créer de la valeur  autour de moi et m’engager pour des causes qui me semblaient importantes telles que la justice sociale, l’égalité des chances. Ma conviction en ces causes a toujours été pour moi une source de motivation et de force pour atteindre mes objectifs » nous raconte Lamia Bazir.

D’un œil optimiste, Lamia Bazir croit que chaque femme, chaque fille a un potentiel et un talent qui lui sont propres mais aussi une mission dans la vie. « Mon conseil pour les femmes et surtout les filles qui veulent réussir parce que ça comme dès le jeune âge c’est de s’écouter, de travailler sur elle-même et de s’investir en elle-même en termes de temps, de savoir de connaissances pour vraiment se connaître » conseille Lamia Bazir. Et de poursuivre : « c’est en travaillant sur soi à travers des études, des expériences, des projets, des échecs et des réussites qu’on parvient réellement à se réaliser et à réaliser nos rêves. L’idée est  d’être en harmonie avec soi-même, de s’écouter, de ne pas se comparer aux autres et de ne pas céder à la pression de la société ». « La passion elle-même ne suffit pas. Elle doit être combinée avec le travail, l’ouverture d’esprit et l’humilité de continuer toujours à apprendre » ajoute t-elle.

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