Habits de Eid al Fitr, entre une tradition bien ancrée et un budget serré

Ramadan

Par Jalal Chouhani –MAP

L’achat des habits de Eid al Fitr constitue une tradition marocaine bien ancrée, attendue avec impatience notamment par les enfants, pour qui cet événement rime avec les plus belles tenues pour pouvoir se élégants et stylés devant les copains du quartier ou de la classe.
Hélas, cette tradition qui se perpétue depuis des générations se heurte actuellement à une conjoncture économique très difficile marquée notamment par la hausse des prix, ce qui a impacté lourdement le pouvoir d’achat des ménages.
Au terme d’un mois de ramadan connu par ses dépenses exceptionnelles, les familles marocaines s’apprêtent à célébrer l’Eid Al Fitr, une fête qui marque la fin d’un mois de jeûne, et se veut une occasion très spéciale accueillie par la préparation des mets et de délices puisés de l’art culinaire marocain, mais aussi et surtout par la tradition d’achat des habits traditionnels.
En cette période de l’année, les parents affluent sur les boutiques spécialisées dans le prêt-à-porter, les magasins de vente d’habits traditionnels et les grandes surfaces pour faire plaisir à leurs enfants et célébrer comme il se doit la fin du mois sacré.
Cette année, vendeurs et clients ont été unanimes à souligner la hausse des prix par rapport à l’année écoulée. Les budgets serrés des ménages expliquent la tendance baissière du rythme d’achat en cette période qui permettait auparavant aux commerçants de réaliser l’essentiel de leur chiffre d’affaires.
A cet égard, Kamal, propriétaire d’un magasin de prêt-à-porter, a souligné que la tendance de cette année est mitigée dans la mesure où il n’y a pas l’affluence d’antan, mais les ventes continuent d’être boostées en cette période de l’année.
Selon lui, les familles commencent à se procurer les habits d’El Eid à partir de la mi-Chaaban (mois précédant le ramadan dans le calendrier musulman), et jusqu’à la veille de la nuit de destin (Lalyal Al Qadr), notant que la tendance s’inscrit en baisse après.
Dans une déclaration à M24, la chaîne d’information en continu de la MAP, ce commerçant a reconnu que les prix ont augmenté sur une année, et que les familles qui pâtissent de la cherté du coût de vie ne se bousculaient pas sur les magasins comme les années précédentes.
Abondant dans le même sens, Ibrahim, gérant d’un magasin d’habits pour enfants, a relevé que les familles tentent en dépit de la conjoncture très difficile de faire plaisir à leurs enfants, notant que les prix ont connu une hausse sensible.
« La plupart des clients qui ont fréquenté mon magasin tenaient à venir seuls pour éviter d’être embarrassés devant les enfants et chercher des articles bon marché », a-t-il noté.
Aicha, mère de famille venue se procurer des habits pour ses enfants, a confié, dans une déclaration similaire, que l’offre est, comme à l’accoutumée, « très abondante mais la demande a connu une baisse due au contexte économique difficile ».
En faisant la comparaison par rapport à l’année dernière, elle a relevé que les ensembles, pantalons, chemises, robes, djellabas et chaussures et autres ont connu une hausse sensible, notant que les familles font d’énormes sacrifices pour perpétuer cette tradition ancrée dans les coutumes des Marocains.
Les familles se trouvent en cette période de l’année devant un dilemme: l’envie de faire plaisir aux petits enfants et le budget qui s’amenuise devant la cherté de la vie, dans une conjoncture économique nationale et internationale de plus en plus difficile.

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