L’exemple du dispensaire d’Aït Baha

Saoudi El Amalki

On a beau parler des faits révoltants dans le milieu sanitaire où des exemples de négligence ou encore d’incivisme infestent des établissements de santé, il se trouve que parfois, cette règle est contredite par des exceptions qui mettent du baume sur les cœurs. Le cas saillant du dispensaire d’un faubourg reculé appelé Aït Bahade la province de Chtouka, à quelques kilomètres au sud d’Agadir, est bien là pour dire que dans ce pays, il y a encore intégrité et loyauté. Jugez-en ! Le jour de la fête Al Adha, de bon matin, alors que les populations s’apprêtaient à se livrer au rituel de l’Aïd, une vieille femme fut malencontreusement victimede la morsure d’un vilain scorpion. Promptement, on la transporta au dispensaire de la bourgade où elle fut accueillie de façon diligemment exemplaire, en lui prodiguant tous les soins nécessaires dans les meilleurs délais sans « attendre » absolument riende la patiente, en contrepartie tel qu’il est peut-être de coutume. Des infirmiers s’affairaient devant la malheureuse mordue, de manière spontanée et consciencieuse, au moment où les collègues s’attablaient pour les délices copieux de Boulfafe, arrosé d’un succulent thé à la menthe du bled. Ces honnêtes gens ne se sont même pas rendues compte qu’il s’agissait de la mère d’une notabilité très connue dans le coin et, de ce fait, pouvaient en soutirer des largesses, surtout en ces temps dits de« Louâacher ». Rien de tout cela, ces braves serviteurs de la santé ont exercé leur tâche en toute honnêteté et scrupule. Il est bien vrai que « une hirondelle ne fait pas le printemps ! », comme disait la citation d’Aristote, philosophe grec de l’Antiquité. Toutefois, ce geste vivementprofessionnel mais aussi , profondément humain, mérite tous les éloges pour les services loyaux rendus à une citoyenne en état de secours urgentissime. Cet exemple ne devrait pas passer inaperçu au milieu d’agissementsmalsains dont pullulent les hôpitaux et les dispensaires de notre pays. Bien au contraire, il doit, à notre sens,  servirde leçon pour les conduites déloyales qui infestent ces établissements, en tenant solennellement une réception en honneur de ces braves cadres qui ont fait montre d’un comportement citoyen noble et dire à leur adresse depropos laudatifs en présence de leurs collègues et les responsables du secteur, pour faire propager ces attitudes philanthropes au seinde nos centres de santé. La santé de la santé devra commencer avant tout, par la « santé » de la conscience de tout son staff médical, infirmier et administratif. C’est la condition sine qua non de la promotion du secteur en mal de son personnel !

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