Saoudi El Amalki

La France serait souffrante. Il y a quelques années déjà, un ancien président tricolore, Valérie Giscard d’Estaing prédisait cette décadence qui se profilait à l’horizon. On ne reconnaît plus cette Nation qui se voulait « pionnière » de démocratie et de droits humains parmi tant de traditionnels en la matière. Aujourd’hui, à voir des milliers de manifestants se faire molester au sol, sous les coups des gourdins et crosses des policiers de manière despotique, on a bien envie de cracher sur ces actes sanguinaires qui défilaient, à travers les petits écrans et qu’on s’efforçait de faire disparaître illico, de crainte de se faire humilier au grand jour. On n’aura plus de leçons à donner donc, aux républiques bananières qui se faisaient citer en dérision sur les salons des intellectuels de l’Hexagone. La dictature sous ses formes les plus cyniques accostait dans les rues de symboles des Libertés que sont l’Arc de Triomphe ou encore la Place de la Bastille. On piétinait sans nulle vergogne ces Vertus d’amabilité qui faisaient la force et la gloire de la terre des Lumières, tout au long des siècles. D’autres manies ignobles y ont jeté l’ancre, celles de la tyrannie et de l’oppression, puisqu’on n’aime plus autrui, on rejette la liberté, on haït les valeurs. La France devient désagréable ! Fodor Dostoïevski, l’illustre écrivain russe disait un jour, dans ce sens : « La pire des souffrances est celle de ne plus pouvoir aimer ! ». Encore une fois, il a suffi qu’un incident éclate à Nanterre, dans la banlieue de la capitale que toutes ces « vérités » enfouies sous les contrastes de cumuls désastreux émergent à présent, sur les flots de la broussaille endolorie de la Macronie. Ni l’élite politique qui semble sombrer dans des tiraillements nocifs ni la classe de l’intelligentsia encore moins la flopée de l’économie et de finance qui ne savent plus à quel saint se vouer, ne sont parvenus à remédier à cette déficience, par l’intermédiaire d’un débat serein et cohérent. En revanche, la déchéance aura sans nul doute, frayé le chemin de l’extrémisme de droite, semant la haine et le communautarisme, au point de faire basculer toute une Nation des grandeurs de l’Humanité, vers la dérive. Ancienne puissance coloniale, la France est en train de vivre les relents nostalgiques de ses ancêtres, sous les camouflets de sa politique inégalitaire à l’égard de son peuple, mais également envers ses anciennes « colonies », plus spécialement celle de l’Afrique. Elle devrait, à coup sûr, revisiter son agenda, son approche et sa perception de la réalité endogène en déconfiture et de l’entourage exogène en constante mutation !