Le rasoir d’Ockham

Saoudi El Amalki

Dans le cas de l’intégrité territoriale du Maroc, les hypothèses fastidieuses sont exclues, puisque les évidences sont criantes. La plus Haute Autorité de la Nation avait déjà transcendé dans ce sens, en arborant la fameuse citation en vertu de laquelle, « Le Maroc est dans son Sahara et le Sahara est  dans son Maroc ! ». Tout le reste n’est en fait, que superflu, redondant et obsolète, d’autant plus que les faits qui déferlent sur ce conflit artificiel ne font que confirmer le principe simpliste de ce dossier. Pourquoi donc cette affaire a-t-elle traîné, depuis quasiment la moitié de siècle ? Quelles étaient les entraves d’une cause qui semble être si cristalline que l’eau de roche ? Il n’a jamais fait de doute que l’ennemi acariâtre de cette entreprise n’est autre que la junte algérienne, à propos de laquelle Feu Hassan II avait jeté son dévolu, par cette réflexion de haut degré de sagesse : « Notre voisin de l’Est est la pire chose qu’on puisse avoir sur le destin! ». Un régime militariste aux desseins belliqueux qui a très tôt « côtoyé » une Nation civile aspirant à se positionner progressivement dans la cour des pays émergents, non seulement il portait préjudice aux vertus du bon voisinage, mais il altérait bassement le processus de développement dans la région. En vue de garantir la pérennité de son règne martial le plus longtemps possible, il lui fallait inventer un vil stratagème pour détourner son peuple du vécu quotidien et parvenir à ses envies expansionnistes. Mais, c’était sans compter sur un pays où le Roi et le Peuple ne faisaient qu’un, à travers les épopées de l’indépendance à la construction démocratique en passant par la marche verte. Cette communion compacte et hermétique sur laquelle se brisaient toutes les malveillances et les voracités des rivaux, perdurait dans le temps et prémunissait ce brave pays contre toute atteinte à son existence et son épanouissement. Aujourd’hui, tout auréolé de son passé glorieux et de son avenir radieux, le Maroc s’en allait parachever la chevauchée du triomphe, sans trop se soucier des caporaux dont les galons de leur uniforme basané se fanent au fil des jours. C’est pour cela que la logique du rasoir d’Ockham s’avère à présent, d’une nécessité fondamentale. « Pourquoi chercher compliqué quand plus simple suffit? », a dit Guillaume d’Ockham, le philosophe, initiateur du principe de parcimonie, selon lequel il importe de raser les explications non nécessaires au phénomène. « Le Sahara est marocain, point barre ! ». 

Top