L’Afrique se rebiffe

Saoudi El Amalki

Depuis déjà un un bon moment, nombre de pays africains prennent conscience de leurs potentiels naturels et se « révoltent » de la mainmise de leur colon. Cette rébellion est d’autant plus salvatrice à plus d’un titre qu’elle s’opère sur un feu doux, sans aucune précipitation des forces vives des contrées surexploitées. L’Afrique a mal de se faire piller des ressources minières par des entreprises françaises sur l’uranium au Niger, l’or au Gabon, le cobalt au Congo, sans que le continent n’en reconquière, en contrepartie, des revenus de ses minerais bruts. Il conviendra d’évoquer, en parallèle de l’hégémonie qui s’est instaurée durant des lustres sur les terres africaines, la série des putschs fomentés, au sein des régimes pour mettre en place des dirigeants résignants et perpétuer le diktat minier. Il semble bien aujourd’hui que la prise de conscience en ces complots qui aggravent de plus en plus le mal-être de peuples africains, soit aiguillonnée par des voix contestataires des nouvelles générations. Le statu quo de cette suprématie post-coloniale dont les nostalgies impérialistes persistent indéfiniment, à des cadences galopantes, étrille l’Afrique dans le marasme de la famine et le désarroi de la guerre civile… Il va sans dire que l’entrée en lice du Maroc face à cette prééminence qui règne toujours dans des entités africaines, minées par la misère, est en passe de tendre des passerelles d’entraide du win win, dans le sillage de la coopération sud sud, axée sur une africanité édifiante au service des peuples. Cette démarche pionnière que mène vaillamment notre pays en Afrique, aurait vraisemblablement dérangé l’emprise excessive de l’Hexagone sur les richesses africaines et de ce fait, incité à bloquer vainement le cheminement du parachèvement de la question du Sahara vers le dénouement finale. Cependant, il faut bien dire que d’autres facteurs tendent à desserrer l’étau tricolore qui s’abat sur  l’Afrique, en particulier la « conquête » pacifiste de la route de soie chinoise et surtout la « percée » subtile de la Russie, à travers son Sommet dont la seconde manche vient de se tenir à Petersbourg. Mais, il n’en demeure pas moins vrai que la seule issue probante qui puisse libérer l’Afrique de leur domination extérieure, ce serait inéluctablement, celle de leurs peuples respectives, par le biais des choix de la démocratie, du progrès et de la dignité. C’est un parcours de longue haleine et de sacrifice âpre et ardu, mais salutaire en fin de compte. « On ne fait jamais d’omelette sans casser d’œufs », dira un jour Honoré De Balzac, écrivain français du 19 ème siècle, pour illustrer pareilles circonstances !                                     

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