Il y a 26 ans, Ali Yata rendit l’âme !

Saoudi El Amalki

C’est après-demain qu’à lieu le 26ème anniversaire de la disparition de l’une des figures de proue du mouvement national. On remémore le panthéon qu’était le défunt de son vivant, non pas pour une  tradition anodine, mais en tant que date vibrante de la conscience collective, de la communauté de la Nation, tous courants politiques et intellectuels confondus. Ssi Ali comme se plaisaient les siens et bien d’autres de la vieille carrure de l’appeler avec un « intimitisme » de raison, tira sa révérence, à la veille du grand déclic du processus démocratique qui prenait forme vers des transitions nationales de haute acuité. Feu Ali Yata n’est plus, mais son légs y est à jamais, dans la mémoire des patriotes et des démocrates du pays voire de l’humanité toute empreinte de grandes Valeurs du progrès, de paix et de justice. Le leader communiste, si altruiste et pugnace, s’éclipsa, en fait, quelques temps, avant que l’Alternance n’ait fait son apparition. Lui qui a ardemment œuvré pour que le pays n’eût tenté cette héroïque épreuve, après des années de hics et de frictions partisans. « Ssi Ali, était pour nous, une sommité qui marqua l’hémicycle de notoriété  singulière. Je me rappelle, un jour, au lieu de lire son discours rationnel comme il en a l’habitude, avec cette accent étoffé et ce verbe retentissant, il psalmodia une prêche d’un ancien Cheikh cultuel, au long de laquelle il sollicitait Dieu de précipiter le départ du gouvernement défaillant. Une rafale de rires emplissait la salle, devant ces propos inhabituels ! », s’est souvenu feu Ali Kayouh, l’un des doyens de la députation qui, il faudra bien le reconnaître, nourrissait un sentiment de profonde sympathie à l’égard de cette vieille connaissance. En effet, Ali Yata avait constamment cette touche d’humour qu’il imprimait si savamment en vue de transmettre ses messages, dans des circonstances qui ne toléraient pas constamment cette rigueur cartésienne du traitement et de l’analyse. Ssi Ali avait aussi, en dépit de ses innombrables tâches, ce profond respect pour l’homme, quelque soit son registre. Je me rappelle comme si cela datait d’hier, quand j’ai commencé à transmettre mes premiers écrits sportifs par la formule « hors sac », à Al Bayane, en 1980, certains de ces papiers qui couvraient les matchs hebdomadaires du Hassania d’Agadir, ne parvenaient pas à la rédaction à temps. Alors, à chaque retard, Ssi Ali se donnait toute la peine de m’écrire pour me signifier que les articles étaient  arrivés tard, qu’il ne pouvait plus les publier et me présentait des excuses pour ces contretemps. Je garde toujours ces missives, avec fierté ! « Vous savez, Ali Yata était pour nous un second père, nous qui avons passé des moments ensemble avec les regrettés Nadir et Fahd Yata. Notre père, feu Abdeslam Bourquia, nous disait que Ssi Ali était notre oncle et qu’il menait une noble cause pour le Maroc. Encore petits, nous avions un grand respect pour cet homme dont la progéniture était pétillante d’intelligence. Un peu plus grand, nous nous rendions compte de la valeur de cet homme hors du commun », remémorait Khalid Bourquia, fils du feu Abdeslam… Que son âme repose en paix !

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