Fatima Benchraik, du combat dans les veines

Portrait d’Agadir

Saoudi El Amalki

Il y a de ces femmes qui ne cessent jamais de lutter pour la bonne cause, pour le droit légitime, pour les valeurs suprêmes…Ces combattantes sont de plus en plus rares, se comptent sur les bouts des doigts et se montrent incroyablement inusables. Il faut bien dire que cette raréfaction trouve son explication dans les exclusivismes masculins d’une part et des mentalités  passéistes sociétales envers la femme, d’autre part… Fatima Benchraik fait partie de ces braves militantes qui dérogent à la règle générale et n’ont pas de cesse de faillir à ces vertus qu’elles se forgent à jamais dans les veines. Fatima incarne à merveille cette trempe à plus d’un titre, partout où elle met la main à la pâte, sans relâche ni dérobade, face à toutes les épreuves. Imbue de fibres de démocratie et de progrès, elle se lance de sitôt dans le paysage politique et associatif et s’y engage corps et âme, puis se particularise dans le combat inlassable des droits humains, aux côtés de panoplies d’entités dont la commission régionale des droits de l’homme, en compagnie de ses pairs, plus spécialement le président, Dr Mohamed Charef, une fervente sommité des questions migratoires. Affable et viscéralement acquise aux droits de la femme, en particulier celle du milieu rural, elle en fait son cheval de bataille, au service de la paysannerie miséreuse et de la coopérative avide de savoir-faire, de soutien et d’accompagnement. Fatima se sacrifie sans nul répit pour contribuer ardemment au bien-être de couches couches déshéritées, dans les patelins reculés de la commune d’Oulad Dahou et les masures dispersées où s’activent les éleveuses des caprins. En plus de cet imposant retentissement au chevet de démunis, elle  met également ses connaissances et son expérience de la militance de terrain, en direction des érudits en salles de conférence et d’échange sur les questions à caractère tributionnel et académique. Fatima est une farouche fanatique de probité et de dextérité, sans verser dans le dogmatisme ni l’orthodoxie scabreuse, tout en étant tolérante à la logique et la justesse. Par contre, elle est intransigeante sur le principe, ferme contre l’injustice, l’oppression, l’immoralité…Elle est adulante et vénérante du travail, y trouve la passion et l’autosatisfaction et en fait du cœur et du métier, tel que disait, Aristote dans sa fameuse citation : « Le plaisir dans le métier, met la perfection au travail ! ». En guise de reconnaissance et de célébration pour la dame aussi sobre que pimpante dans son esprit et sa vie militante, on lui dédiera une gerbe de Jacaranda et de muguet, tout en lui offrant cet extrait de poème intitulé « À une femme ! »,  du grand Paul Verlaine :

A vous ces vers de par la grâce consolante
De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux,
De par votre âme pure et toute bonne, à vous
Ces vers du fond de ma détresse violente.

Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme
Des hirondelles sur un ciel d’après-midi,
– Chère, – par un beau jour de septembre attiédi.

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