Philosophie et religiosité

Saoudi El Amalki

Une polémique frôlant l’acerbité, court dans les rangs des enseignants,depuis des lustres. Toute une large intelligentsia s’y mêle, dans les réseaux sociaux et autres supports et lieux de débat. L’échange est mené, tambours battants, autour de deux concepts aussi bien associés que dissociés, dans l’arène de l’épistémologie. Les compétiteurs ne se donnent pas de cadeaux, tellement l’enjeu est de taille, puisqu’il fait partie du mode de réflexion et de l’outil de qualification de l’élément humain, en corrélation avec les défis à relever.Il est donc question de cette concomitance affichée entre la philosophie et la reliosgisitédans les milieux scolaire. Une coexistence qui a, depuis longtemps, émaillé l’apprentissage dans les études secondaires. On se rappelle que les essais philosophiques des grands penseurs de l’humanité tels Durkheim, Kant, Bergson, Marx, Schopenhauer… avaient charmé les petits lycéens tout avides et pétillants de savoir, devant leur enseignant aux manches retroussés…Une fois à l’université, ces apprenants, la tête pleine d’idées et d’idéologies, confrontent leurs cognitions à leurs pairs. C’était cela la philosophie, en fait, avec des tendances idéelles diverses qui fleurissent dans le berceau estudiantin qu’était l’UNEM.Aujourd’hui, la philosophie, dans le système scolaire, bat de l’aile, depuis que le système  la reléguait au second plan, au détriment d’autres choix superficiels, en vue de stopper le ressac illuminé des jeunes étudiants, devenus, au fur et à mesure, un danger public, de par l’ingéniosité des cerveaux qu’il dégage. La nostalgie de cette ère fastueuse surgit dans l’esprit des adeptes de la philosophie, au cœur de la profusion des idées obscurantistes qui infestent la société, toutes souches confondues. Le retour aux pensées philosophiques qui continuent à éclairer les mille et une œuvre, rangées dans les bibliothèques dont la poussière de l’usure et l’abandon n’a jamais pu affecter.L’occultation de ce legs historique qui a fait plaisir aux générations nationales, des décennies durant, révolte les esprits qui aspirent à la pensée saine et féconde. La pensée qui fait de la personne un être universaliste et humaniste, qui crée en lui l’esprit critique, qui forge sa personnalité et qui assure l’adéquation avec les novations de nos jours. Cette émanation n’exclut en rien l’âmede croyance,de culte et de dévotion, ardemment prodiguée par les prêches religieux, chez l’apprenant dès son bas âge. La coexistence de cette concurrence a toujours fait de la nation cette exception fondée sur les valeurs de la tolérance et de la modération. Mais, au dépens de l’étouffement d’éminences philosophiques d’illustres savants, toutes sensibilités réunies.

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