Le Maroc plaide à Vienne pour une mobilisation constante

Trafic mondial de la drogue

Le Maroc a souligné à Vienne l’impératif d’une mobilisation constante contre le problème mondial de la drogue dans un contexte marqué par des changements rapides et profonds, qui rendent encore plus complexes les défis en matière de lutte contre ce fléau.
L’appel a été lancé par l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume auprès des organisations internationales à Vienne, Azzeddine Farhane, lors de la réunion intersession de la commission des Nations Unies sur les Stupéfiants (CND), consacrée aux discussions thématiques sur les progrès accomplis dans le cadre de la mise en œuvre de tous les engagements internationaux pris pour aborder le problème mondial des drogues tels qu’énoncés par la Déclaration Ministérielle de 2019.
Cette situation difficile « nous invite à renforcer le consensus international et à réaffirmer notre détermination à traiter efficacement le problème mondial de la drogue et à promouvoir une société exempte de toxicomanie, afin que tous les individus puissent vivre dans la sécurité, la paix, la santé, la dignité et la prospérité, grâce à des approches et des stratégies novatrices », a relevé le diplomate dans une intervention au nom du Maroc lors d’une session consacrée au « Défi 1 sur l’expansion de la consommation des drogues et des marchés des drogues ».
Dans ce contexte, M. Farhane s’est félicité du lancement, en juillet dernier, de la Coalition mondiale contre les menaces liées aux drogues synthétiques, rappelant que le Maroc avait formulé à cette occasion, trois recommandations clé portant, notamment, sur la mise en place d’un système d’alerte efficace pour identifier les nouvelles substances synthétiques émergentes, afin de faciliter l’échange rapide d’informations et de renseignements entre les pays membres, sur le renforcement des mesures de prévention, de traitement et de sensibilisation, ainsi que sur la promotion de la coopération internationale, en menant des opérations conjointes et en renforçant les capacités et les partenariats.
Le diplomate a en outre proposé que le débat thématique de la prochaine session de la CND, prévue en mars 2024, soit focalisé sur les menaces liées aux drogues synthétiques.
Selon M. Farhane, la raison d’être de cette proposition consiste, entre autres, en la création de synergies entre la Coalition mondiale et la CND, outre la contribution à l’examen à mi-parcours, en 2024, de tous les progrès réalisés dans la mise en œuvre de tous les engagements internationaux en matière de politique des drogues dans le cadre du suivi de la déclaration ministérielle de 2019.
Le diplomate n’a pas manqué de réitérer le plein engagement du royaume dans la mise en œuvre de tous les engagements en matière de politique de la drogue, ainsi que sa contribution substantielle et constructive aux débats du segment de haut niveau de la 67ème session de la CND, dans le cadre de l’examen à mi-parcours de 2024, qui sera l’occasion de « donner un nouvel élan à notre action concertée visant à traiter efficacement les causes profondes et les manifestations du problème mondial de la drogue ».
Dans une autre déclaration au nom du Maroc lors d’une session consacrée au « Défi 3 sur les liens entre le trafic des drogues et les autres formes de criminalité”, M. Farhane a salué tous les efforts déployés au niveau mondial par les États parties, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les organisations régionales et les ONG pour mettre en évidence les menaces et les dangers des liens croissants entre le trafic de drogue et les autres formes de criminalité organisée, ainsi que leur impact négatif sur le développement, la stabilité et la sécurité.
« Nous estimons que la CND, la CCPCJ (La Commission pour la prévention du crime et la justice pénale) et d’autres organisations internationales compétentes devraient se pencher davantage sur ce défi en constante évolution », a-t-il dit.
M. Farhane a proposé, dans ce sens, la tenue d’une réunion conjointe de haut niveau, dans le cadre des travaux de la CCPCJ ou de la CND, afin d’aborder cette question en profondeur, et de renforcer ainsi les synergies, la complémentarité et les dynamiques entre ces deux Commissions des Nations Unies, d’autant plus que les liens avérés entre le trafic des drogues et les autres formes de criminalité demeure sous-exploré.
Le Maroc a également encouragé tous les États membres à mettre en œuvre de manière efficace les mesures opérationnelles visant à relever ce défi, en adoptant des approches intégrées et multidisciplinaires, notamment en encourageant et en soutenant la collecte de données fiables, la recherche, le renseignement et l’échange d’analyses, tout en tirant parti des mécanismes de coopération sous-régionaux, régionaux et internationaux existants pour lutter contre toutes les formes de criminalité liée à la drogue et pour démanteler les groupes criminels organisés.
Par ailleurs, le diplomate n’a pas manqué de souligner les liens avérés entre l’instabilité et le trafic de drogue lié à la criminalité organisée, pointant le fléau persistant du trafic de drogue dans la région du Sahel “qui connaît une situation sécuritaire instable”.
Selon les rapports de l’ONUDC, a-t-il averti, cette région est en train de devenir l’une des principales voies de transit des stupéfiants dans le monde, notant que de nombreuses études et recherches ont mis à nu les importants avantages économique que tirent les groupes séparatistes, les réseaux terroristes et les groupes rebelles des activités criminelles, notamment du trafic de drogue et d’armes, “ce qui leur permet de développer et d’étendre leurs activités criminelles et terroristes”.
Et de conclure que « cette situation alarmante nous interpelle plus que jamais et nous oblige à considérer sérieusement les défis liés au phénomène du trafic de drogue et leur impact sur le développement, la sécurité et la paix ».
Organisée du 23 au 25 octobre, la réunion intersession de la CND connait la participation de plusieurs ambassadeurs et experts de l’ONUDC et de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), dont notamment son président le professeur Jalal Toufiq.

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