Palestine-Israël : Les BRICS appellent à une « trêve humanitaire immédiate »

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

Les dirigeants du BRICS, un forum qui regroupe le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud et qui milite pour la préservation d’un équilibre mondial plus inclusif et moins influencé par les Etats-Unis et l’Union Européenne, se sont réunis, ce mardi, dans le cadre d’un sommet virtuel consacré à la situation dans l’enclave palestinienne de Gaza en proie, depuis le 8 Octobre dernier, aux incessants bombardements de Tsahal.

Ont été, également, conviés à cette rencontre qui s’est déroulée en visio-conférence, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres ainsi que les dirigeants des six pays qui deviendront membres à part entière du groupe en Janvier prochain ; à savoir, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Iran et les Emirats Arabes Unis.

Dès l’ouverture de ce sommet extraordinaire virtuel, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a accusé Israël de « crimes de guerre » dès lors que « la punition collective » que l’Etat hébreu est en train d’infliger à « des civils palestiniens par l’usage illégal de la force est un crime de guerre » et de « génocide » dans la mesure où « le refus délibéré de fournir des médicaments, du carburant, de la nourriture et de l’eau aux habitants de Gaza équivaut à un génocide ».

En outre, après avoir réclamé un « cessez-le-feu immédiat et complet », le chef de l’Etat sud-africain a instamment demandé « à la communauté internationale de convenir d’actions urgentes et concrètes pour mettre fin aux souffrances à Gaza et ouvrir la voie à une résolution juste et pacifique du conflit » et de déployer « une force rapide des Nations-Unies » afin de « surveiller la cessation des hostilités et de protéger les civils ».

Il a, enfin, plaidé pour que « tous les pays » fassent « preuve de retenue et cessent d’alimenter ce conflit, notamment en cessant de fournir des armes » aux belligérants.

Par ailleurs, d’après le quotidien « Le Monde », Cyril Ramaphosa, qui avait rappelé, au début du mois, ses diplomates en poste en Israël, pour consultation, a été à l’initiative, ce vendredi, avec le Bangladesh, la Bolivie, les Comores et Djibouti, d’une demande d’ouverture d’enquête par la Cour Pénale Internationale (CPI) concernant la guerre qui se déroule au Proche-Orient.

Au cours de cette rencontre virtuelle, le président chinois Xi Jinping a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la libération des « détenus civils afin d’éviter de nouvelles pertes en vies humaines et de nouvelles souffrances » et suggéré la convocation d’une « conférence internationale pour la paix » afin de parvenir à une solution « juste à la question de la Palestine ».

Mais si, de son côté, le président russe Vladimir Poutine, qui avait affirmé à télévision, le mois dernier, que les Etats-Unis sont responsables de ce « chaos mortel » a saisi cette occasion pour appeler la communauté internationale à « unir ses efforts pour désamorcer la situation », l’Inde, qui a été représentée, à ce sommet, par son ministre des Affaires étrangères, s’est démarquée du lot en n’appelant pas à un cessez-le-feu mais en saluant, néanmoins, « tous les efforts  en faveur d’une désescalade », en soulignant l’urgence de « garantir que l’aide humanitaire et les secours parviennent efficacement et en toute sécurité à la population de Gaza » et en considérant, enfin, comme étant impérative, la libération de tous les otages et le respect du droit humanitaire international sans, toutefois, pointer du doigt l’Etat hébreu.

Dans le communiqué clôturant ce sommet du BRICS et publié sur X (ex-Twitter), les participants ont appelé à une « trêve humanitaire immédiate » à Gaza, avec pour priorités la « fin des hostilités », la « protection des civils » et la « fourniture d’aide humanitaire ».

Trouveront-ils une oreille attentive ou ne s’agit-il, encore une fois, que d’un coup d’épée dans l’eau et d’un énième vœu pieu ? Attendons pour voir…

Top