Echec des négociations entre les Unionistes et le Sinn Fein

Peut-être pourrions-nous avoir la consolation de ne pas avoir été les seuls à avoir échoué à former un gouvernement et faire taire nos détracteurs puisque cela est très courant dans tous les pays qui se respectent car après les espagnols et les belges c’est au tour des Irlandais du Nord de vivre dans l’expectative.

N’ayant que trois semaines pour constituer un gouvernement de coalition, le Sinn Fein partisan d’une unification de l’Irlande et le Parti Unioniste Démocrate favorable à l’union avec la Grande-Bretagne, arrivés au coude-à-coude lors des élections du 2 Mars dernier avec 28 députés pour le DUP et 27 pour le Sinn Fein sur les 90 que compte l’Assemblée régionale, ne sont toujours pas parvenus à s’entendre, à l’heure actuelle ; ce qui a fait dire ce lundi 27 mars, à Arlène Foster, la dirigeante de la formation « unioniste» et première ministre sortante que «les pourparlers ont échoués» alors que son parti «était déterminé à former un gouvernement de coalition (mais) le Sinn Fein a quitté la table des négociations» alors que Michelle O’Neill, la remplaçante de Martin McGuiness décédé la semaine dernière, a déclaré, pour sa part, que les discussions étaient «arrivés en fin de course».

La contre-performance du parti unioniste  lors des dernières élections l’a considérablement fragilisé et mis dans l’incapacité d’opposer son véto à certaines des réformes préconisées par son rival telle celle du mariage homosexuel entre autres alors que cette prérogative lui revenait en vertu des accords dit du «vendredi saint» signés le 10 Avril 1998 et qui avaient mis fin aux troubles qui, de 1969 à 1998, avaient fait plus de 3000 morts.

L’Irlande du Nord se trouve, désormais, plongée dans une crise politique qui avait débuté en Janvier dernier avec la démission du défunt dirigeant du Sinn Fein Martin McGuiness à la suite d’une mésentente avec la première ministre sur sa manière de gérer un programme de subventions des énergies renouvelables.

Cet  échec des négociations ne permet, désormais, au ministre pour l’Irlande du Nord britannique James Brokenshire que d’adopter l’une ou l’autre des trois options ci-après ; soit de poursuivre les négociations vaille-que-vaille, soit d’appeler à l’organisation de nouvelles élections soit, enfin, faute d’un «exécutif régional fonctionnel» de décréter un retour au «direct rule» c’est-à-dire à une administration directe de la province par Londres; ce qui ne pourra qu’exacerber les tensions.

Arlène Foster et Michelle O’Neill,  respectivement dirigeantes de ces deux formations rivales que sont le Parti Unioniste Démocrate et le Sinn Fein parviendront-elles à surmonter leur divergences et à travailler main dans la main ? Si rien, pour l’heure, ne permet de l’affirmer, l’espoir reste de mise, néanmoins…

Nabil El Bousaadi

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