«L’aménagement d’un agropole coûte entre 300 et 400 MDH»

A travers le Plan Maroc Vert (PMV), le Maroc a décidé de localiser sur des agropoles, des sites  de compétitivité agro-industriels, situés sur des bassins de production afin de drainer de l’investissement et de la création d’emplois. Les régions désignées sont celles de Meknès, autour de l’Agropolis, de l’Oriental avec l’Agropole de Berkane, de Tadla avec l’agropole de Beni Mellal développée par Sapino, du Souss Massa avec le lancement de l’agropole d’Agadir, et enfin du Gharb et du Haouz.  MedZ réalise 50% des agropoles du Maroc. Ces espaces sont conçus pour répondre à la demande des industriels opérant sur toute la chaîne de valeur agricole. En effet, la filiale de la CDG veille à créer un cadre technologique moderniste et compétitif pour booster le dynamisme du secteur agricole et agroalimentaire. En marge de la 12e édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), Omar El Yazghi, directeur général de MedZ, fait part de l’état d’avancement de l’ensemble des ces projets et dévoile ses perspectives.

Al Bayane : Les agropoles de Berkane et Meknès sont opérationnels, quel bilan dresser à ce jour?

Omar El Yazghi : Mis en service il y a seulement 5 ans,  les agropoles de Meknès et Berkane affichent des taux de commercialisation satisfaisants, soit respectivement 50% et 75%. Sur Meknès, nous avons vendu 64 lots, ce qui correspond à une superficie de 42 hectares. Le montant d’investissement drainé s’élève à 1,67 milliard de DH avec à la clé 6900 emplois. Actuellement, 50 projets sont en cours. Pour Berkane, nous avons cédé une superficie de 21 hectares. 16 projets sur 31 vendus sont installés. Le tissu d’entreprises installées est constitué essentiellement de PME, coopératives de transformation des produits agroindustriels. Les grands comptes sont également présents comme Eléphant vert, GPC, Yazaki, CMGP, Koutoubia, Auto Hall et Diana Holding. En effet,  ces espaces dédiés aux entreprises opérant dans le secteur agricole et agroalimentaire se dotent des infrastructures aux normes internationales, une offre de formation intégrée, un guichet unique et une connectivité logistique optimale. Donc, ces agropoles ont tout pour séduire !

Quid de l’agropole de Souss Massa ?

L’Agropole de Souss Massa devrait connaître le même succès.  Le projet s’étend sur une superficie de 54 hectares à réaliser sur trois phases.  La première tranche sur 32 hectares a été lancée en 2015. Actuellement, la superficie attribuée est d’environ 85 hectares, soit 47 lots commercialisés. Ce qui devrait générer 822 emplois et induire 223,7 millions de DH d’investissements.  La livraison de la première tranche est prévue pour le deuxième semestre de l’année en cours. En termes d’emplois, ce site devrait créer 10 000 postes dont 6500 directs. Selon le management de MedZ, cet agropole bénéficie  d’un engouement certain de la part des investisseurs potentiels en raison de son écosystème complet.  D’ailleurs, ce projet se compose de lots pour les industries de transformation, de conditionnement et de support, des services de logistique, d’un qualipôle du ministère de l’Agriculture et de la pêche Maritime, regroupant les prestations de contrôle technique et de qualité des produits alimentaires. L’agropole d’Agadir nécessite un coût d’aménagement de 260 millions de DH. En effet, l’aménagement d’un agropole nécessite généralement entre 300 et 400 millions de DH d’investissements.

Sapino développe l’agropole de Beni Mellal. Craignez-vous la concurrence?

Plus il y ‘a des intervenants, plus le secteur devient attractif. Si on était resté seul sur le marché, il fallait s’inquiéter pour MedZ. La concurrence signifie que le marché est en train de croitre et qu’il y’a une demande par rapport au foncier industriel. Un seul opérateur ne peut pas prendre en charge la totalité des besoins nécessaires de la demande.

A part les agropoles, quels sont vos projets futurs?

Nous travaillons sur de gros projets au niveau d’Atlantic Free Zone. Nous prévoyons également l’extension de Midparc à Nouaceur pour le secteur aéronautique. Aussi, nous développons des extensions au niveau de Casanearshore. L’ensemble de ces projets devrait nécessiter une enveloppe budgétaire d’environ 900 millions de DH pour l’année 2017.

Quelles sont vos perspectives en Afrique?

Aujourd’hui, le bilan est encourageant et l’expertise de MedZ s’exporte d’ores et déjà en Afrique. En dehors du Maroc, nous sommes implantés au Mali, en Guinée Conakry, en Côte d’Ivoire et au Gabon. Cette reconnaissance du savoir-faire marocain attire de plus en plus de groupes industriels de renom pour le développement de projets industriels innovants à forte valeur ajoutée.

Kaoutar Khennach

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