«Il faut programmer la musique amazighe dans les différents instituts de musiques»

Fatima Tabaamrant :

La chanteuse marocaine Fatima Tabaamrant, poétesse, compositrice, défenseuse acharnée de la culture amazighe a été sous le collimateur de la presse samedi dernier à la villa des arts avant de se produire sur scène de Salé.  Autodidacte, l’artiste porte une vision et une profondeur dans ses chants et sa musique parfaitement travaillée. Tabaamrant ne ménage aucun effort pour présenter la diversité de la culture amazighe en particulier et marocaine en générale à travers ses poèmes et ses rythmes mêlés avec la parole profonde.

Par ailleurs, Fatima Tabaamrant estime que la loi de l’artiste est un chantier très important qui a été ouvert dont l’artiste marocain en on avait besoin, et qui vivait d’ailleurs dans des conditions difficiles.  «Le problème dans notre pays demeure dans la mise en application et l’activation de ces lois», a-t-elle dit.

En effet, la chanteuse lors de sa conférence de presse s’est arrêtée sur le décès de la grande artiste et pionnière de la chanson de la chanson amazighe Sfia Bent Mohamed Oultllwate qui avait commencé sa carrière artistique, expliquait Tabaamrant, dans un temps où la femme amazighe était «interdite» de chanter.

Sur son expérience en politique, la chanteuse a affirmait   qu’elle reste fidèle à sa première et sa dernière passion : la musique. «Je me trouve dans l’art, dans la musique.  J’aime mon public qui m’a beaucoup soutenu pendant de longues années », a-t-elle ajouté.

Pour Tabaamrant, l’art demeure toujours éternel. «Sur le mur de ma salle, pour vous dire, il y avait une grande photo de l’artiste Lhaj Belaïd. Une voix qui m’inspire et qui reste éternelle», a-t-elle dit.

 «À un moment donné de l’histoire, la chanson amazighe ne participe plus dans les festivals. Elle y était là comme un folklore à l’entrée et à la sortie des salles et des complexes sportifs, mais jamais sur scène !», poursuit-elle.

Selon l’artiste, il faut que l’artiste amazighe ait conscient qu’il a le droit de participer dans les festivals et les manifestations musicales. Aujourd’hui, a-t-elle fait savoir, nous sommes arrivés à des avancées très importantes en matière de l’égalité entre les deux langues : l’arabe et l’amazighe.

«On ne peut pas imaginer un vrai Maroc sans amazighité», a-t-elle indiqué. Ainsi, d’après Tabaamrant, pour que la chanson amazighe soit connue de plus en plus, il faudrait la programmer dans les différents instituts de musiques existant au Maroc.

Mohamed Nait Youssef

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