Réparer la fracture sociale

Il ne faut nullement se leurrer ! C’est le moment de dire les choses telles qu’elles sont: on n’est point à l’abri d’un réel éclatement social ! On a beau spéculer sur les motifs des émeutes de masse, il convient de regarder la réalité en face. Ce qui se passe à présent au Rif et partant dans nombre de régions du pays, n’est pas du tout rassurant ! C’est sans doute la partie saillante de l’iceberg !

L’heure est à la vigilance ! Les messages des soulèvements des foules sont clairs. Loin de toute rancœur stérile, sans équivoque ! La fracture sociale est au paroxysme ! C’est plutôt la lutte contre la dépravation révoltante, l’enrayement de l’économie de rente abjecte, le bannissement du monopole illicite des richesses…dont il est question. L’affaire scandaleuse de l’ANAM qui vient de défrayer la chronique, en est, une fois n’est pas coutume, une nouvelle illustration de cet énorme déficit. D’autres cas encore plus éhontés sont toujours en suspens, dans les tiroirs des instances prohibitives…

Sans nul conteste, la déchirure sociale est au plus bas, à cause de ses escroqueries sans frontières. L’imposture et l’impunité reviennent, à chaque fois, dans les slogans brandis haut et fort, à tue-tête, par les manifestants de toutes parts. En conséquence, la hausse des produits rudimentaires accablent les petites bourses. La privation, l’exclusion et la précarité exaspèrent le «petit peuple».

Mais également, l’indignation devant les dépassements, les atteintes à la liberté et aux droits divers, la prolifération des fraudes mafieuses de tous bords…

Ils n’ont rien dit de mal, ces plaignants qui s’époumonent par-ci et par-là, pour mettre à nu ces perversions, sauf que certains opportunistes et extrémistes, de droite comme de gauche, ont constamment la malveillance de s’approprier les malaises et en tirer un profit politicien. Ces groupuscules, sortis de leurs tanières et tournant perpétuellement le dos au processus de long terme dont la Nation s’identifie à plein régime, ont toujours tenté de se faufiler dans les rangs des victimes en colère et cru bon de semer l’amalgame dans les lieux de protestation.

On n’a pas donc le droit de laisser germer le spectre du nihilisme et du désespoir au sein des jeunes, en particulier, fragilisés par les affres de la vie. Quoique mitigée par les générations de nuisances, la scène politique nationale, région par région, localité par localité, devra se ressaisir en direction de cette jeunesse flamboyée par les beaux idéaux, mais terrassés par la médisance. Le paysage politique a besoin d’être meublés de propos de la raison, de la sagesse et de la citoyenneté. Ces discours, seules les forces de la démocratie, de la modernité et du progrès peuvent les tenir, loin de toute simulation malhonnête. Ces forces légitimes et responsables ont tout intérêt à chantonner encore de plus belle, ces sonnets envers ces jeunes, désemparés. Plus que jamais, les jeunes cherchent les civets de la confiance et les duvets de la défiance. A l’aune des réformes de haute facture qui émaillent notre pays, à plus d’un titre, les jeunes sont en quête de la main tendue. Celle qui ne les trahit pas. Celle de la vérité !

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