La «Kora Ardia», un symbole de l’ouverture de la ville sur le monde

La coupole Zevaco, plus connue sous le nom de «Kora ardia» (globe terrestre) dont les travaux de réhabilitation ont été lancés l’année dernière pour redonner vie à ce monument emblématique de Casablanca, se veut un symbole de l’ouverture de la capitale économique du Royaume sur le monde.

Implantée en plein cœur de la place des Nations unies où se concentrent banques, commerces et sièges d’entreprises, la coupole sera restaurée à l’identique tout en introduisant des nouveautés (luminosité, couleurs), un projet s’inscrivant dans le cadre d’une vision stratégique visant la sauvegarde et la valorisation d’un riche patrimoine historique régional, afin de préserver l’attractivité touristique et accompagner le développement de la métropole.

Porté par la commune urbaine de Casablanca, ce projet dont le coût global avoisine les 14 millions de dirhams, est majoritairement financé par le groupe koweïtien Al Ajial Holding, qui contribue à cette réhabilitation à hauteur de 11,5 millions de dirhams.

La mise en œuvre de ce projet devrait inclure la réhabilitation de la coupole et rendre ses couleurs au passage souterrain, qui abritera des activités commerciales et culturelles avec pour objectif la préservation de la dimension populaire de Casablanca, afin de permettre aux habitants de se réapproprier leur patrimoine tout en mettant en avant le caractère moderne et en mouvement de la capitale économique.

Situé au centre de la ville où se rencontrent le passé et le présent, ce projet propose une restauration de la coupole en respectant l’approche patrimoniale, passant par l’établissement de relevés exacts, puis d’un diagnostic déterminant l’état sanitaire de la coupole et finalement des prescriptions spéciales avant d’entamer la mise en œuvre des travaux de restauration.

L’enjeu du projet est de confirmer la stature de la place des Nations unies comme point névralgique de la ville de Casablanca et un site central en synergie avec les principales composantes urbaines (Interface ville/Médina, Interférences entre ville et port, Site à l’embouchure de l’Avenue royale, Forts enjeux de trame verte…).

Réalisé dans le cadre du Plan de développement du Grand Casablanca 2015-2020, le projet propose, en ce sens, d’engager une réflexion sur la spatialité en vue de créer un dynamisme et un renouvellement pour insuffler une nouvelle vie à la place des Nations Unies à travers l’élargissement de la place en contre-bas et l’intégration de la composante «Verte» comme élément d’agrément paysager et la mise en exergue de la coupole en l’intégrant dans un véritable parvis étendu.

Il s’agit aussi de rompre la discontinuité de la trame verte (Drainage de la coulée verte et constitution d’un véritable parc vert), renforcer la vocation ludique et attractive par la mise en place d’un miroir d’eau comme «socle» pour la coupole et garantir la durabilité du projet en y intégrant des activités permanentes (Commerces, espaces de restaurations, activités ludiques…).

Etabli à la place des Nations unies considérée comme le point de rencontre des grandes artères de la capitale économique, ce monument moderne est l’un des témoins de la création de son architecte, Jean-François Zevaco, qui a consacré son parcours à asseoir le principe même de modernité dans l’architecture marocaine. Car ce natif de Casablanca, formé aux Beaux-arts de Paris, est avant tout l’architecte qui a dessiné plusieurs édifices qui font désormais partie du quotidien des Casablancais.

En témoigne la très fréquentée villa Zevaco, initialement conçue pour la famille Suissa, et qui portait son nom d’ailleurs.

L’histoire se rappelle aussi de ses maisons à patios, pour lesquels il a reçu le prix Aga Khan d’architecture en 1980. Jean-François Zevaco meurt en 2003, dans sa villa casablancaise, suite à une longue maladie.

Driss Laabdi (MAP)

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