Les voix féminines ont fait sensation lors de la 6e édition du Festival national pour les arts d’el aita el Jabalia qui s’est déroulée du 22 au 24 juillet dans la ville de Taounate.
Afazaz Khayra, créatrice de l’association «Hadra Chefchaounia» en 2003, et une quinzaine de femmes artistes ont livré dimanche 23 juillet à Taounate un concert aux parfums de la musique soufie, andalouse et jabalie. Khayra est une artiste qui promeut cette musique chantée «discrètement» depuis des décennies par les femmes. «Je suis la première à créer en 2003 une association pour la Hadra Chefchaounia à Chefchaouen.
Nous voulions à travers la création de cette association, préserver l’art «hadrawi» parce qu’il est en voie de disparition. Incontestablement, peu de gens s’intéressent et se donnent à cet art qui a été dominé pendant des années par des femmes, d’où l’idée de la création de notre association», confie Afazaz Khayra à Al Bayane, qui est également enseignante. «J’enseigne la musique à l’association où j’essaie de transmettre aux filles les secrets de cet art afin de le conserver, que ce soit Hadrawi, Jabli ou chefchaouni, souligne-t-elle.
Afazaz Khayra ne se limite pas à chanter. Elle consacre également du temps à la recherche et à l’apprentissage. «Nous avons fait des études académiques avec des professeurs qui nous aident. J’ai formé un groupe de femmes musiciennes et artistes dans lequel nous jouons «al andaloussi» et des morceaux du grand chanteur et musicien Cheqara et des morceaux de la musique «jabalia», ajoute-t-elle.
Pour l’artiste, les festivals œuvrent pour la promotion de l’art el jabalia. De même, souligne t-elle, le ministère de la Culture de la tutelle, ainsi que le Conseil municipal et provincial aident l’association à organiser ses activités artistiques et musicales. «Depuis 2003, nous avons participé à plusieurs festivals au Maroc et à l’étranger. Hadra Chefchaounia a aujourd’hui son public de toutes catégories sociales, ici et ailleurs», se réjouit-elle.
Pour Afazaz Khayra, l’objectif fondamental de son association est de préserver la chanson «chamaliya» pratiquée par les femmes, de même que les costumes des artistes qui font leur authenticité et originalité. «A travers nos habits traditionnels, nous gardons la beauté et l’authenticité du vestimentaire (Caftan, Sabniya) qui porte la touche historique patrimoniale de la région», indique-t-elle.
Mohamed Nait Youssef
