Don d’organes: Un problème de sensibilisation

Depuis 2005, l’OMS a promulgué la journée mondiale du don d’organes et de la greffe. Elle se tient chaque année le 17 octobre. Le Maroc a réalisé de grands efforts  dans le domaine du don et de la greffe d’organes, mais il n’en demeure pas moins vrai qu’il reste énormément à faire.

A l’instar des autres pays de la planète, le Maroc a célébré le 17 Octobre la journée mondiale du don d’organes. Plusieurs manifestations ont été organisées par les établissements hospitaliers qui procèdent aux greffes d’organes et par les différentes associations qui militent en faveur du don et de la greffe d’organes.

Il n’est pas de trop de rappeler ici, à l’occasion de cette journée mondiale, que le don d’organes est un acte d’amour et d’humanisme que rien ne peut remplacer. C’est un acte de générosité qui révèle tout un humanisme, toute une dimension humaine de solidarité.

Chiffres sur les dons et greffes

Avant de passer en revue les chiffres du don et de la greffe des organes  au Maroc, il est utile de rappeler que le Maroc a été le premier pays au niveau du Maghreb à s’investir dans le domaine de la transplantation d’organes et de tissus. En effet, la première greffe de rein au niveau du Maghreb a été réalisée en 1985 au CHU Ibn Rochd de Casablanca
En 1995 : première greffe du cœur au centre hospitalier Ibn Sina de Dabat
1999 : loi 16 / 98 relative au don au prélèvement et greffe d’organes et tissus humains
2003 : création du conseil consultatif de greffes d’organes et tissus humains
2004 : première greffe de la moelle osseuse au centre hospitalier Ibn Rochd de Casablanca
2007 : première greffe d’organes au profit des enfants, à l’hôpital Ibn Rochd de Casablanca, avec l’aide d’une équipe du Pr Robert Debré .

2010 : signature de protocole entre le ministère de la santé et la banque de tissus humains Américaine «Vision Share» pour importer des cornées.

2010 : Lancement du programme de greffes d’organes au niveau des CHU Mohamed VI de Marrakech et CHU Hassan II de Fès, avec la réalisation de 04 greffes de reins.

Depuis 1985 beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, le nombre de greffes d’organes a certe connu une courbe exponentielle, mais nous sommes très en retard.

Selon le ministère de la Santé,  les centres hospitaliers marocains dûment habilités à réaliser des greffes d’organes ont procédé jusqu’à ce jour à 513 greffes de reins dont 21 greffes de reins pour des enfants.

01 greffe  de cœur

14 greffes de foie

400 greffes de moelle osseuse et de cellules souches,

3000 greffes de cornées

90 greffes ont été réalisées grâce aux organes provenant de donneurs décédés.

63 implants cochléaires en vue de soigner la surdité

Le ministère de la santé espère réussir a réaliser 250 greffes de reins et 1.000 greffes de cornées en 2020.

Position de l’Islam sur le don d’organes

Le prélèvement d’organes, qui a pour finalité de sauver ou d’améliorer la qualité de vie, ne rencontre pas d’objection de principe dès lors qu’il s’agit de sauver une vie en péril.
Les «fatwas» religieuses, dans leur ensemble, sont aujourd’hui unanimes pour permettre le don et le prélèvement d’organes. Notre religion ne s’oppose guère au don d’organes. En effet, prélever un organe d’une personne morte pour sauver la vie d’une personne vivante est un acte permis par l’Islam. Néanmoins, il existe certaines conditions qu’il faut respecter. Faire don d’un organe doit absolument être un acte volontaire et non obligatoire et cet organe ne doit en aucun cas faire objet de vente. Pour lutter contre toutes formes de dérives, nous avons au Maroc des textes de loi clairs et précis concernant le don et le prélèvement d’organes.

Que dit la loi?

Sur le plan juridique, le Maroc dispose d’un cadre législatif depuis 1999. C’est la loi 16-98 du 25 août 1999 qui réglemente l’opération de don d’organes et de tissus humains.
Ce texte a été toiletté, avec l’adoption d’un projet de loi amendé et rehaussé en 2013 par la promulgation d’une loi qui réglemente la greffe de tissus humains des mineurs.

Le législateur n’autorisait pas le prélèvement en vue d’une transplantation sur une personne vivante mineure ou faisant l’objet d’une protection légale. Il ne distinguait pas non plus le don d’organes de celui de tissus humains ; ce dernier ne constituant pas de danger effectif pour le donneur, quel que soit son âge. En vertu de ce nouvel amendement, on aura ainsi loisir de prélever des cellules hémato-poïétiques telles que la moelle osseuse, par exemple, sur des enfants, à condition que l’absence de risque du prélèvement soit établie et qu’aucun donneur adulte compatible ne soit présent dans l’entourage.

Le législateur a aussi prévu des sanctions strictes concernant toutes violations au sujet du don et de la greffe d organes, des dispositions pénales allant de l’emprisonnement de 2 à 5 ans et d’une amende de 50.000 à 500.000 DH sont prévues dans plusieurs cas dont la transaction sur un organe humain, la perception d’une rémunération autre que celle prévue pour la réalisation de ce genre d’opérations, le prélèvement d’un organe humain ailleurs que dans un hôpital public agréé, la rémunération pour un don ou encore la violation de l’anonymat du donneur ou du receveur.

Ouardirhi Abdelaziz

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