L’ostéoporose: une maladie qui se soigne

L’ostéoporose veut dire : Os poreux. C’est une affection diffuse du squelette caractérisée par une diminution de la masse osseuse et des perturbations micro architecturales du tissu osseux entraînant une augmentation de la fragilité osseuse  avec tout ce que cela  peut représenter comme risques pour la femme, son entourage… Agissez  avant qu’il ne soit trop tard.

Au niveau mondial 250 millions de personnes, principalement des personnes âgées, souffrent d’ostéoporose, et sont victimes de nombreuses fractures du col du fémur, des vertèbres  et du poignet, qui sont particulièrement graves et handicapants.

À partir de 50 ans, une femme sur 5 ou 6  subira une fracture au cours du reste de sa vie.

Il y a très peu d’études épidémiologiques concernant l’ostéoporose au Maroc, mais les résultats d’une étude réalisée dans la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaïr qui s’est penchée sur l’incidence des fractures du col chez les plus de 50 ans, nous apprennent que cette fracture constitue en quelques sorte le «baromètre» international de l’ostéoporose puisque c’est la complication la plus grave et que pratiquement tous les malades arrivent à l’hôpital rendant donc la mesure plus simple et plus fiable. Il a été observé une incidence de 52,1 pour 100.000 habitants pour les femmes et de 43,7 pour 100.000 pour les hommes (chiffre intermédiaire entre les hautes incidences observées en Europe et aux USA et les faibles incidences observées en Afrique).

Pourtant, face à de tels chiffres, l’ostéoporose est encore trop souvent ignorée, méconnue et très peu médiatisée. En effet, nos concitoyens connaissent plus le SIDA, le cancer, la tuberculose, la grippe, mais sont peu ou pas informés, sensibilisés à la problématique que pose aujourd’hui l’ostéoporose.

Les femmes plus touchées que les hommes

Loin d’être une pathologie anodine, l’ostéoporose est une affection dont on parle peu, qui reste pas ou peu connue, une situation anormale quand on connait les effets et répercussions qu’elle peut entraîner.

Dans les faits, ce n’est pas l’ostéoporose en tant que telle qui est préoccupante, mais plutôt les conséquences qu’elle peut entraîner : les fractures. Les os les plus concernés, les plus touchés sont ceux de la hanche, des poignets et de la colonne vertébrale. Ce sont ceux qui subissent le plus souvent une fracture attribuable à l’ostéoporose. Il est utile de rappeler tout en insistant que ce sont les femmes atteintes d’ostéoporose qui sont plus sujettes à une fracture des os; dans 80% des cas, elles sont victimes des fractures de la hanche qui surviennent chez les personnes âgées.

De lourdes conséquences

Dans le registre des complications inhérentes à l’ostéoporose, il y a lieu de relever les multiples fractures, les douleurs tenaces. Au niveau mondial, il y a 1 600 000 fractures  du col du fémur par an, soit une fracture toutes les 20 secondes.

Pour bien mesurer l’impact des fractures inhérentes à l’ostéoporose, il est utile de rappeler ici que  celles-ci se répartissent comme suit :

44 % de tassements vertébraux,

19 % de fractures du col du fémur,

19 % de fractures du poignet

23 % au niveau des autres membres.

Ces différentes fractures peuvent être la cause de  la perte d’autonomie, de  la  réduction de la qualité de vie (surtout pour la fracture de la hanche),  20 à 30% de personnes qui subissent une fracture de la hanche décéderont au cours de l’année suivante.

Ces fractures peuvent aussi être responsables  de déformations de la colonne vertébrale. Le dos de la femme se voûte,  ce qui  entraine une modification des courbures de la colonne vertébrale, avec présence de douleurs du bas du dos, souvent aggravées par les efforts, les exercices, par la station debout ou assise prolongée, asthénie, essoufflement…

A cela, il faut ajouter que ces femmes nécessitent  une assistance, une surveillance, le nursing, ce qui dans bien des cas n’est pas à la portée de toutes les femmes.C’est dire toute la problématique que pose aujourd’hui la prise en charge des conséquences de l’ostéoporose.

En plus d’affecter la qualité de vie, les fractures ostéoporotiques ont un réel impact sur la santé. En effet, après une fracture du poignet, les gênes dans la vie quotidienne peuvent persister au-delà de 6 mois avec notamment des difficultés à manipuler des objets, à faire la cuisine, à se laver ou à se vêtir.

Une bonne hygiène de vie

Une alimentation équilibrée et la pratique régulière d’une activité physique permettent de préserver et de renforcer son capital osseux. L’importance de l’alimentation intervient à tous les âges de la vie :
* Durant la phase de croissance osseuse, un apport en calcium permet de renforcer le capital osseux. C’est dans l’enfance que l’on constitue l’essentiel de son capital osseux ;

* A l’âge adulte, les apports en calcium permettent de compenser les pertes naturelles liées au remodelage osseux (en plus de celles occasionnées par une grossesse ou l’allaitement);

* Après la ménopause, la carence en hormones (estrogènes) accélère fortement la perte osseuse. Certaines femmes perdent même jusqu’à 2,5 % par an de leur masse osseuse les 5 premières années qui suivent la ménopause. Voilà pourquoi après la ménopause, les os des femmes sont moins solides et donc moins résistants aux fractures.

Pour les mêmes raisons, l’activité physique participe au maintien de la masse osseuse, et le bon état musculaire, diminuant ainsi les risques de chutes et donc de fractures. Les sports entraînant une contrainte osseuse (marche, jogging…) sont à privilégier. Une exposition solaire est aussi préconisée (10 minutes par jour suffisent) afin de synthétiser la vitamine D nécessaire à une bonne fixation du calcium dans l’os.

Nous avons la responsabilité et le devoir de tout mettre en œuvre pour que nos enfants, nos filles, nos sœurs, nos mères  et nos grand-mères n’aient pas à souffrir d’un mal que nous pouvons  très bien maitriser  pour peu que l’on veuille bien nous y consacrer maintenant. L’ostéoporose n’est pas une fatalité.

Ouardirhi Abdelaziz

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