Région Souss Massa…Al Hoceima!?

L’affaire du transfert de 110 millions de dirhams des caisses de la région Souss Massa vers celles de la ville d’Al Hoceima continue de faire parler d’elle. En dépit du «démenti» rendu public par le chef du gouvernement, cette transaction, considérée par nombre d’observateurs comme un véritable «détournement» de fonds, ne cesse de défrayer la chronique.

Certains estiment qu’il n’y a pas de fumée sans feu, d’autant plus que tous les indicateurs vont dans le sens de la véracité de l’information qui se propage comme le feu dans la paille. D’autres rétorquent, en revanche, que l’opération de virement n’est pas aussi facile que l’on peut imaginer, allusion faire aux complexités administratives de cette démarche.

Si la vérité demeure encore enfouie dans une quasi-opacité, on est plutôt tenté de douter des propos officiels qui se veulent «rassurants». L’on ne peut que déplorer, encore une fois, le fait que l’opinion publique se trouve fortement désemparée voire désabusée, face à cette sorte d’hermétisme béat. A ce propos, on se souviendra de l’appareil médical onéreux dont se dotait le centre hospitalier régional Hassan II à Agadir qui, du jour au lendemain, s’est volatilisé pour atterrir dans un hôpital de la cité rifaine, en pleine ébullition émeutière. Cette « confiscation» avait dans le temps, exaspéré aussi bien le corps de la santé que la communauté de la région, se trouvant frustrée et indignée par ce pillage indécent.

Après cet antécédent qui ne dit pas son nom, comment pourrait-on encore se fier aux paroles officielles dénuées souvent de toute crédibilité ? Sachant que les auteurs de ces manœuvres maculées d’oppression se meuvent toujours en filigrane. Il est bien vrai que le principe de la «solidarité interrégionale» demeure l’un des piliers fondateurs du nouveau concept de la régionalisation avancée dont les premiers balbutiements se mettent en place. Il s’agira en fait, de maintenir un certain équilibre social et économique entre les douze régions du pays, de nature à réduire, de moins en moins, les disparités territoriales pour une nation unie et solidaire, surtout que certaines localités du royaume vivent le dénuement total et aspirent à l’équité et l’égalité des chances.

Toutefois, on ne saurait non plus, «rectifier» les déchéances de l’Etat, par le biais des mesures draconiennes à l’égard des «régions/murs bas», sous prétexte sournois de la disposition citée ci-dessus. La région Souss Massa dont le potentiel économique en matière de la trilogie vitale, en l’occurrence agriculture, pêche en tourisme, n’est plus à démontrer, mais sans revenus équitables, en contrepartie, en direction de ces carences en termes de besoins insistants des populations et de précarités infrastructurelles. De surcroît, vu la «soumission» de ses décideurs au conseil régional, les initiateurs «dissimulés» du transfert de fonds ne trouveraient aucune résistance pour accomplir leur forfait au, détriment des attentes et des pénuries d’une région en mal de gestion. C’est pourquoi, la fumée de l’information qui circule ne peut cacher le feu en question, malgré les tentatives vaines de l’extinction…

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