Dattes: les variétés étrangères appréciées par les Marocains

La datte est l’un des produits incontournables de la table marocaine durant le mois sacré du ramadan. En cette période, les consommateurs n’ont que l’embarras du choix avec des productions locales ou étrangères aux prix divers et variés.Pour satisfaire la demande intérieure, le Maroc ne peut s’abstenir d’importer des dattes, notamment des voisins maghrébins. Et pour cause, sa production reste inférieure à la consommation. Reportage à Derb Mila à Casablanca sur la tendance actuelle du marché des dattes.

Si le Royaume est classé 3e au niveau des pays du Maghreb et 11e au niveau mondial, il reste un petit producteur de dattes en raison d’un rendement relativement faible : 25 kg/palmier, soit 2,4 T/ha contre 2,6 T/ha en Tunisie et 3,4 T/ha en Algérie. Le Maroc consacre 50.000 hectares à la production de dattes. Cette surface représente l’équivalent de 6.600.000 plants de palmiers dattiers, soit une densité moyenne de 132 pieds par hectare, ce qui place le pays à la 8e place en termes de plants. En parallèle, la consommation de dattes est de 3 kg/habitant/an, soit une consommation totale de dattes qui dépasse100 000 tonnes par an assurée à partir des importations à hauteur de 50%.

Les dattes les plus consommées sont les tunisiennes et algériennes

Le Maroc reste le premier importateur des dattes tunisiennes avec plus de 8 millions de tonnes importées à chaque campagne agricole. C’est ainsi que les dattes les plus consommées sont les tunisiennes dont le prix varie de 30 à 45 DH le kilogramme au marché de gros. La ruée se fait également sur les dattes algériennes, en particulier le bestseller Deglet Nour dont les prix varient entre 40 et 60 DH/kg. En effet, plusieurs variétés de dattes sont vendues sur les marchés marocains. Elles diffèrent à la fois par leur forme, leur taille, mais surtout par leur texture, plus ou moins moelleuse. A Derb Mila à Casablanca, on trouve «Deglet Nour», cette variété est très appréciée pour sa chair fondante et son goût de miel unique, mais aussi pour sa forme très allongée; la Kenta qui est une datte d’une couleur «doré clair». Variété précoce à la texture demi-sèche, elle est la moins sucrée de toutes. L’Allig est une longue datte au goût sucré et savoureux. Sa couleur est acajou foncé et sa texture semi-molle. Et, la Khouat Allig qui ressemble beaucoup à l’Allig, mais sa forme est plus fine et sa chair moins sucrée.

Les dattes égyptiennes et émiraties au petit prix

Toujours à Derb Mila, on note que les dattes égyptiennes, émiraties et saoudiennes sont les moins chères parmi les dattes importées puisqu’elles sont commercialisées à partir de 13 DH le kg.Signalons que la datte «Ajwa» est la plus appréciée des dattes des pays du Golfe dont le prix varie entre 12 et 25 DH/ Kg. La datte d’Ajwa séchée est un brun très sombre, presque noir, riche en nutriments. Elle reste assez douce et juteuse et conserve également sa saveur sucrée et fruitée.

Le Majhoul demeure le roi des dattes

Pour ce qui est des variétés marocaines, elles connaissent un prix de 2,5 à 3 DH de plus par rapport à l’année dernière. La variété Kholt est proposée à des prix allant de 20 DH à 35 DH le kg. Le prix est fonction de la qualité et de la fraîcheur du produit. Quant aux variétés Feggous et Tarwaza, elles sont vendues respectivement dans des fourchettes de 40 DH à 70 DH le kg et de 20,50 DH à 40 DH le kg. Pour sa part, la variété Majhoul – une datte très grosse et charnue qui est une véritable star mondiale – est écoulée à partir de 80 DH le kg et jusqu’à 150 DH le kg, voire plus pour une qualité supérieure.

Les ambitions du Maroc

Pour rappel, le Royaume a adopté, il y’ a 6 ans, un contrat-programme relatif au développement de la filière des dattes et ce, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Maroc Vert. Le Gouvernement et la profession, représentée par la Fédération Nationale des Producteurs de Dattes (FENAPROD) et la Fédération Interprofessionnelle Marocaine des Dattes (FIMADATTES) se sont engagés, ainsi, à rendre effectif ce contrat-programme à l’horizon 2020. Lequel Contrat porte comme objectif la réhabilitation et la reconstitution des palmeraies existantes sur une superficie globale de 48.000 ha, la création de nouvelles plantations, à l’extérieur des palmeraies, sur une superficie de 17.000 ha. De même, la filière devrait connaitre la réalisation d’une production en dattes de 160.000 tonnes en 2020 contre 90.000 T en 2009 et le renforcement des disponibilités nationales de vitroplants, en portant la capacité annuelle moyenne de production à 300.000 vitroplants entre 2010 et 2020 contre 60.000 durant le quinquennat 2005-2009.

De même, ce contrat repose sur la valorisation d’un tonnage global de 110.000 tonnes, soit près de 70% de la production attendue à l’horizon 2020, dont 70.000 tonnes en dattes fraîches conditionnées, 20.000 tonnes en produits transformés et 20.000 tonnes en aliments de bétail. Le développement des exportations des dattes de qualité supérieure devrait également atteindre 5.000 tonnes en 2020 contre des quantités négligeables réalisées jusqu’en 2009. La concrétisation de ce programme nécessitera la mobilisation, entre 2010 et 2020, d’investissements avoisinant 7,7 Milliards de DH dont près de 5 milliards de DH par l’Etat.

Kaoutar Khennach

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