Suspension du conseil régional de Guelmim-Oued Noun!

Conformément aux dispositions de la constitution relatives au bon fonctionnement des conseils des régions, le ministère de l’intérieur a récemment suspendu le conseil régional de Guelmim-Oued Noun et mis en place une délégation spéciale chargée de l’expédition des affaires courantes de cette institution.

Une décision qui survient enfin, après un long bras de fer brandi par les divers antagonistes, depuis déjà fort longtemps. Ces coups de bec tirés, notamment par le président et son opposant éternel, ont fini par plonger cette instance constitutionnelle dans un climat de tension, au point de renvoyer tous ses travaux aux calendes grecques.

Lors de ses différentes sessions, l’ordre du jour est constamment rejeté, après des débats houleux, marqués par des propos acerbes. Pis encore, le déroulement des mesures inhérentes aux intérêts de la région, est complètement faussé par ces affronts, en particulier les questions des budgets destinés aux projets approuvés. Durant presque la totalité du mi-mandat, le conseil de la région vit dans la tourmente, générant une crise profonde que ni les bonnes volontés ni les rappels à l’ordre n’ont pu apaiser. Ce conflit a également atterri dans les placards des tribunaux et les tiroirs des services du département de tutelle, sans dénouement effectif.

Il va sans dire que cette situation de blocage est dictée, malheureusement, par des calculs creux, jetant toute une région dans le chaos. D’autant plus qu’il s’agirait d’une zone du sud sensible, appelée à s’épanouir dans le cadre de la régionalisation avancée. On déplorera donc cette conduite politicienne irréfléchie qui a émaillé nombre de composantes de cette entité régionale au potentiel certain. On dénoncera aussi avec vigueur cette attitude hégémonique dont font preuve les bonnets de l’immobilier et des produits détournés dont les répercussions altèrent la pratique politique dans la région. La démarche rigoureuse du ministère de l’intérieur n’est, en fait,  qu’une réplique répressive pour mettre un terme à ces anomalies préjudiciables.

Il faut bien dire pareillement que cette mesure entreprise aujourd’hui dans la région Guelmim-Oued Noun, est advenue après un long laxisme qu’il va falloir, désormais, mettre sous le paillasson. De nombreuses irrégularités entachent encore certains conseils régionaux du royaume sur lesquelles il est nécessaire de se pencher avec toute la fermeté requise. On citera, à cet égard, la région Drâa Tafilalet dont les transgressions procédurières des multiples dossiers, ne sont plus un secret pour personne. On ne peut alors réunir toutes les conditions de réussite de la nouvelle mouture de l’expérience régionale dans notre pays si on continue à se montrer complaisants et souvent soudoyants envers des dépravations et des dépassements flagrants des lois et réglementés en vigueur dans les affaires publiques des instances représentatives.

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