Encore du chemin à faire !

Le combat des ONG en faveur de l’aménagement des examens pour les élèves souffrant d’un handicap n’est qu’à moitié gagné. Certes, les réseaux et associations œuvrant dans ce domaine ont favorablement accueilli l’introduction d’aménagements spéciaux dans les manuels de procédures des examens du passage de la 6e du primaire, du collège et du baccalauréat, mais ils fustigent aussi plusieurs failles.

Au cours d’une conférence organisée mardi à Rabat, la présidente du collectif Autisme Maroc, Soumia El Amrani, a insisté sur la nécessité d’élargir ces aménagements, en l’occurrence le passage de l’examen sous format QCM, le droit de bénéficier du tiers temps supplémentaire et d’être assisté d’un accompagnant, à tous les candidats en situation de handicap, sans aucune exclusion.

Les personnes atteintes d’un handicap mental ne pourront pas être accompagnées par un assistant durant l’examen de la 9e année. Les candidats souffrant d’un handicap ne bénéficient pas tous de la même procédure de correction des copies des examens.

Des commissions spéciales seront mises en place pour corriger uniquement les copies des candidats au baccalauréat présentant un handicap mental. Tous les autres types de handicap sont donc exclus de cette mesure. Karima Mazigh, présidente de l’Association marocaine de dyslexie, fustige le manque de clarté dans la définition et la classification des types de handicap.

Le ministère a omis d’inclure les jeunes dyslexiques parmi les candidats pouvant bénéficier des aménagements spéciaux. La militante associative reproche également au département de l’Education nationale de laisser libre court aux académies régionales en cas d’impossibilité d’appliquer ces aménagements spéciaux. Pour Karima Mazigh, cette possibilité est susceptible d’induire une mauvaise interprétation des manuels de procédures. Elle affirme notamment que certaines académies refusent de faire bénéficier les candidats libres des nouvelles adaptations spéciales.

Le mouvement associatif critique également la circulaire n° 88-16 qui limite le passage des examens en format QCM à certaines matières. L’âge fixé pour les accompagnateurs de ces élèves est également critiqué. Les candidats de la 3e année collège ne peuvent pas être accompagnés d’une personne âgée de plus de 13 ans. L’âge est fixé à 12 ans pour les assistants des élèves de la 6e année du primaire. «Les élèves souffrant d’un handicap seront donc assistés par des enfants», s’indigne Karima Mazigh.

Ceci-étant, les militants œuvrant dans le domaine du handicap ne comptent pas baisser les bras. Aujourd’hui, leur objectif est de généraliser les nouvelles directives de l’Education nationale à tous les niveaux, en l’occurrence l’enseignement supérieur et la formation professionnelles. Sans oublier la généralisation de ces mesures d’adaptation à tous les types de handicap.

A noter que la conférence de presse a été marquée par le lancement officiel du Comité national de concertation pour la promotion et la défense du droit à l’éducation inclusive pour les personnes en situation de handicap. Principale mission : consacrer le principe de l’éducation inclusive.

Hajar Benezha

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