Fuite des cerveaux

Les entreprises étrangères, notamment françaises, recrutent massivement les ingénieurs informaticiens marocains, principalement les jeunes porteurs de projets innovants.

Souvent, il suffit d’être titulaire d’un diplôme en ingénierie informatique, principalement en méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises et d’avoir deux ans d’expérience professionnelle pour décrocher un job à l’extérieur. Outre la possibilité de travailler dans une entreprise à l’étranger, les startupers marocains porteurs d’idées novatrices trouvent facilement des associés pour financer leurs projets. La fuite des cerveaux représente ainsi une véritable hémorragie aussi bien sur le plan économique que social !

Aujourd’hui, des milliers d’ingénieurs marocains bossent en France et dans d’autres pays.  Selon les statistiques publiées par la Fédération des nouvelles technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI), au moins 8.000 cadres supérieurs quittent annuellement le Maroc pour s’installer dans d’autres pays. Pire encore, un quart des ingénieurs et techniciens spécialisés travaillant dans le domaine des nouvelles technologies d’information et de communication ont présenté leur démission en 2017 dans l’objectif de chercher de nouvelles opportunités pour travailler ailleurs. La fuite des cerveaux ne concerne pas seulement les ingénieurs. En effet, nombreux sont les cadres supérieurs, qui ont accumulé une grande expérience dans les entreprises nationales, qui quittent le Maroc.

Souvent, l’opération de recrutement par les organismes étrangers ne nécessite que deux jours ; elles proposent aux cadres supérieurs marocains un contrat CDI. En effet, les chasseurs de têtes leur proposent un entretien d’embauche sur internet et testent leurs compétences via des vidéoconférences.

Les recruteurs facilitent également les différentes démarches administratives concernant l’obtention du visa, le droit de résidence à l’étranger… Ils demandent, par ailleurs, aux personnes recrutées de proposer à leurs collègues marocains intéressés de déposer leurs candidatures pour les rejoindre à l’étranger. Etant donné que les écoles spécialisées en formation des ingénieurs sont minimes au Maroc, cette fuite croissante des cerveaux, notamment les porteurs de projets innovants marocains,handicape profondément le développement du Maroc et augmente sa dépendance vis-à-vis des économies étrangères. Certes le Maroc investit énormément pour réussir sa transition digitale et devenir un hub régional, mais il faut savoir que le capital humain demeure la vraie richesse de toute nation et sa principale source créatrice de valeur ajoutée.

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