Lahcen Chakiri: jusqu’au bout… du bac

La persévérance d’un fervent militant !

Le camarade Lahcen Chakiri, membre de la section locale du PPS et du conseil provincial de M’smrir à Tinghir, vient de décrocher son baccalauréat à l’âge de 69 ans.

Sa persévérance pourrait servir de leçon pour les générations actuelles et futures. Pour lui, la vie se résume en un processus ininterrompu d’apprentissage et d’une quête continue du savoir. D’ailleurs, c’est l’une des raisons qui l’a poussé à se présenter en tant que candidat libre aux examens du baccalauréat pour l’année 2018 et ce après des décennies d’interruption.  Originaire de la région M’semrir, abritée par les plus hautes montagnes de l’Atals, Lahcen Chakiri, 69 ans, n’a jamais abandonné son rêve, celui de poursuivre ses études.

Faute de moyens, il a été contraint depuis son jeune âge à quitter l’école pour tenter l’aventure de l’immigration en destination de l’Hexagone. «A notre époque, les conditions d’études étaient désastreuses. Il n’y avait ni transport, ni infrastructures et nos parents ne disposaient pas des moyens suffisants pour nous assurer une éducation en bonne et due forme. A l’époque, les écoliers devraient chaque jour parcourir à pieds des dizaines de kilomètres», confie-t-il au journal Al Bayane.

Cela étant que l’immigration vers la France en 1973 a été dictée par des facteurs structurelles», a-t-il laissé entendre. Durant son séjour à Strasbourg, Ahmed Chakir travaille dans une mine d’argent, mais sa patience pour le savoir n’avait pas de limites.  Féru de la lecture, il passait des heures et des heures, durant ses jours de repos, à dévorer des romans ou à lire des journaux et magazines. «En France, les gens ne cessaient de me disaient est ce que vous êtes venus pour travailler ou étudier ?», a-t-il indiqué. Et d’ajouter; «La lecture, c’est une fenêtre vers le monde. C’est une arme pour les nations civilisés», déclare-t-il avec instance, tout exprimant sa déception du fait que plusieurs générations quittant aujourd’hui l’école pour des raisons infondées voire banales. «Une personne inculte, c’est une personne qui est hors l’histoire», a-t-il insisté.

Après avoir eu sa retraite, il décide de retourner à son pays natal. Résolu à atteindre son objectif, il décide de passer un Certificat d’étude collégiales en 2014 afin qu’il puisse se porter candidat aux examens du baccalauréat (option : littératures) au Lycée Boumalne-Dades.

L’échec en session normale n’a entamé en rien sa détermination et sa confiance en soi.  Lors de la session de rattrapage, il a pu enfin de réaliser son rêve, en obtenant 11, 29 de moyenne générale. Ahmed Chakir ne compte nullement s’arrêter à mi-chemin. Il envisage déjà des faire des études universitaires en sociologie ou en littératures françaises, a-t-il souligné à Al Bayane.

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