Le jalon du progrès

Le message royal adressé aux participants à la Journée nationale sur l’enseignement préscolaire, réunis à Skhirat, interpelle toute la société marocaine et, plus particulièrement, les responsables chargés de la réforme de notre système éducatif.

Sans trop nous attarder sur les raisons du déclin de notre enseignement, tous niveaux confondus, il serait utile de revenir à son âge d’or, jusqu’à la fin de la décennie 70 du siècle dernier, où l’Ecole marocaine faisait la fierté des Marocains.

Depuis, le pays est toujours à la recherche de sa voie propre.

De l’avis des experts, deux grandes erreurs ont été commises et nous en payons toujours les frais.

L’arabisation à outrance et anarchique de l’enseignement secondaire et l’ouverture, sans limite ni contrôle, à l’enseignement privé.

Ces deux maux doivent être traités efficacement, étant donné que l’accumulation de leurs dysfonctionnements n’a pas été, pendant des décennies, corrigée, et les immenses retards pris dans le monde rural mais aussi dans les centres urbains défavorisés, doivent, impérativement, être rattrapés.

Le résultat est patent: plus des deux tiers des enfants sont exclus de l’enseignement préscolaire au Maroc et des régions entières sont dépourvues d’écoles.

Quel gâchis pour une Nation qui aspire au progrès et à une place honorable dans le concert des Nations !

Et face à cette situation extrêmement critique et handicapante de l’avenir du Maroc, SM le Roi établit un constat, pertinent, sans complaisance ni équivoque.

Le remède est clairement défini par l’instauration d’une architecture (nous sommes dans la construction) «éducative cohérente» qui a pour but de poser les jalons d’une Ecole marocaine de qualité.

Pour y parvenir, à l’horizon 2030, SM le Roi préconise l’instruction obligatoire depuis le bas âge, qui sera «le socle à partir duquel toute réforme doit être initiée», le «pilier sur lequel doit se construire la nouvelle école marocaine».

Selon le message royal, la mission principale de cette obligation est de concrétiser l’égalité des chances par un système public qu’il faudra renforcer, conformément aux «dernières avancées des sciences de l’éducation».

Cela passe par la réduction des disparités catégorielles et spatiales et l’instauration d’une «discrimination positive» pour les petites filles et les enfants à besoins spécifiques.

Et si tout va bien, la nouvelle école que SM le Roi veut pour le pays et ses enfants, devra, en 2030, jouir d’une généralisation d’un enseignement de qualité qui fera preuve d’équité… A condition que tous les acteurs, directement concernés, s’y mettent sérieusement. De l’Etat à la famille!

Mohamed Khalil

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