Rentrée sociale: Répartition et emploi…

L’Exécutif a choisi d’ouvrir la rentrée politique et sociale par une réunion avec le patronat marocain.

Le choix est décidé par une conjoncture sociale défavorable marquée par la stagnation et la  montée des luttes revendicatives, plus particulièrement la contestation du manque d’emploi dans le pays. Sachant que l’Etat ne peut plus se contenter de la création directe des emplois mais doit, aussi et surtout, savoir répartir, en ciblant, également, les régions.

Aussi, le gouvernement, lors de son dernier conseil, a mis le doigt sur les deux tares qui freinent le développement du pays : le pouvoir d’achat et le chômage, notamment des jeunes.

Et si l’équipe El Othmani a promis de relancer le pouvoir d’achat des citoyens, de manière générale, il faudra s’attendre à ce que le projet de Budget 2019 renferme, comme promis, des mesures qui traduisent cette volonté d’amélioration de la situation sociale.

A en croire ses dires, le gouvernement va mettre en place «un programme ambitieux» inspiré des dernières orientations royales.

Selon la Primature, elle va « prendre une série de mesures sociales en faveur des couches sociales démunies et du renforcement du pouvoir d’achat des citoyens ». Vaste programme dans lequel se mêlent démunis et moins munis… mais, en tous cas, il s’agit d’une bonne annonce, en attendant de voir, concrètement et dans le détail, les mesures budgétaires destinées à parvenir à cette fin impérative.

Mais il n’y a pas que le secteur public qu’il faudra relancer. Les entreprises doivent suivre. Des promesses ont été échangées entre le patronat et le gouvernement. Mais l’heure n’est plus aux généralités et à la reprise des formules régulières, lancées à tout bout de champ… pour des fins démagogiques.

El Othmani et Mezzouar disposent de suffisamment de collaborateurs et d’experts qui peuvent apporter des solutions aux deux épineux problèmes de la répartition et de l’emploi.

Mais c’est surtout le gouvernement qui doit savoir comment utiliser l’argent public pour industrialiser le pays, créer l’emploi, y compris dans la sphère des services, lancer des chantiers de grande ampleur qui créent la richesse et donc aussi l’emploi ciblé.

Car il n’y a pas que les variables macroéconomiques dont il faut tenir compte mais aussi introduire un brin d’innovation et trouver son chemin, loin des sentiers battus.

Reste que la volonté politique doit être présente dans les deux camps comme dans les rangs des syndicats qui sont tous et chacun dans ses rôles.

Et, dans la vie, il faudra savoir éviter la gourmandise. Car l’on ne peut toujours avoir le beur et l’argent du beur. Un choix à faire sous peine de conséquences fâcheuses pour tous.

Mohamed Khalil

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