Le tourisme dans le tunnel!

Le potentiel du tourisme au Maroc demeure non exploité à bon escient, en dépit des bribes de tentatives de son redressement. Le présent binôme Sajid/Boutaleb tergiverse encore, depuis leur installation à la tête du département. Les opérateurs du secteur, toutes activités réunies, sombrent dans l’expectative.

Peut-on toujours espérer un exit salvateur d’un duo révélant des signes d’impuissance pour un domaine qui semble lui échapper complètement ? La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a, dirait-on ! Assurément, on est plutôt tenté de disconvenir le sort d’un pilier de l’économie nationale, renvoyé aux calendes grecques.

En effet, malgré des promesses répétitives sans suite, les décideurs n’ont pas encore doté le secteur de feuille de route à même de rassurer les acteurs en tourmente. Cet atermoiement abusif  les laisse pantois, déboussolés voire désabusés par rapport à une industrie qui broie du pain noir. Évidemment, on ne peut faire endosser ces loupés aux actuels responsables de la pirogue chancelante du tourisme.

Le flop du secteur s’est déjà profilé dans nombre de projets, notamment le plan azur qui, à la longue, essuie un gros fiasco. En fait, on avait prévu, en 15 années d’expérience, plus de 128 mille lits dans au moins cinq stations balnéaires, pour la bagatelle somme de 15 milliards de dirhams. Ni Mazagan à titubons, ni Saidia en queue de poisson, encore moins Taghazout, transformé en aubaine immobilière, ne sont pas parvenus à impulser le tourisme national.

Ce grief criard englobe également d’autres projets initiés par le ministère dont les retombées restent insignifiantes. Cependant, le binôme en question hérite de ces ratés et paraît peu armé à revigorer le secteur afin d’atténuer l’impact sur la destination du royaume. Depuis presque trois ans de balbutiement, la stratégie de ce chantier prioritaire de l’économie marocaine ne voit pas encore le jour. On ne peut alors prétendre détenir le taureau par les cornes sans mettre en œuvre une vision claire et réaliste, avec les moyens nécessaires pour y accéder.

La connectivité aérienne, clé de voûte, de l’expansion, est incompatible avec la capacité litière, cas d’Agadir qui reste incapable d’accueillir les visiteurs dans ses structures hôtelières, même si les liaisons atteignent de meilleurs taux. Par ailleurs, nombre de projets sont toujours en suspens, malgré les bribes de relance, en termes d’investissement dans le domaine, de diversité d’offre et de service, d’animation… Tous ces créneaux devraient être les éléments d’analyse et de réflexion dans un plan d’action approfondi, global et concerté.

Ce qui manque actuellement dans les tiroirs du département de tutelle. Avec plus de six mois de retard de la nomination du patron de l’Office National Marocain du Tourisme et l’incohérence du binôme, on risque de vivre encore plus longtemps le marasme du tourisme !  Le bout de tunnel n’est pas encore à portée de main, certainement pas au cours du présent mandat.

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