Des facteurs déterminants: vision politique claire, gestion du temps et démocratie

Travaux de l’Université annuelle du PPS sur le modèle de développement du Maroc

L’Université annuelle du Parti du progrès et du socialisme a baissé ses rideaux samedi en fin d’après-midi, par la lecture du rapport de synthèse.

Dès 10 heures, les différentes interventions ont fait le diagnostic de l’économie marocaine, en mettant l’accent sur ce qui ne marche pas et en montrant les pistes de progrès qui peuvent dessiner un nouveau modèle de développement qui peut faire des preuves et apporter les réponses adéquates aux différentes problématiques et pannes en liaison avec l’avancée du pays.

C’est le Secrétaire général du PPS qui a ouvert le bal par un discours politique, ponctué par une analyse économique. Mohamed Nabil Benabdallah a donné les contours de la vision du PPS sur le modèle économique à proposer au Maroc, surtout au lendemain du discours royal au Parlement.Il a ainsi insisté sur un «portage politique fort» de tout modèle, comme gage de son succès.

Les partis politiques, piliers de la démocratie

A l’heure où la société se réveille de sa léthargie qui discréditait les partis politiques et les mettait dans le même sac, le dirigeant du PPS a plaidé pour une réelle réhabilitation de la politique et des partis. Il a aussi préconisé une place majeure de l’Etat dans le processus de développement, notamment en matière d’orientation des grands chantiers, de la mise au travail du pays et de la garantie de services publics efficaces et efficients.

Pour cela, la question sociale est primordiale, «l’élément humain» doit être au centre du modèle  et «la démocratie doit être placée au cœur» du processus de développement du pays. Pour cela, l’«égalité des chances» demeure une condition sine qua non au succès de tout modèle économique.

De nombreuses interventions ont estimé que le modèle de développement doit obéir à «une vision politique claire» et mettre en relief  l’efficacité des partis politiques, en tant que piliers de la démocratie, qui demeure « déterminante» pour le choix du modèle à suivre.

Presque tous les orateurs qui se sont succédé à la tribune de l’Université du parti du Livre, intervenants et discutants, ont convenu des limites du développement actuel et ont montré, chacun pour sa part et souvent de manière similaire, des limites, en matière de croissance (qui ne crée que peu d’emplois), de lutte contre le chômage, de gouvernance, de gestion territoriale et de productivité, de création de valeurs ajoutées… Et la liste est longue si l’on touche à la question des réformes introduites et qui ont échoué, de l’aveu même de leurs initiateurs et promoteurs.

Les orateurs ont ainsi plaidé pour une mise au travail de ce Maroc nouveau auquel les Marocaines et les Marocains aspirent.

En gros, c’est un constat général qui s’est dégagé des interventions. Notre économie et ses résultats sur le terrain ont été résumés par «Le Maroc a évolué, mais n’a pas progressé».

Ce sont donc les axes et les pistes de progrès irréversible qu’il faudra rechercher.

Les orateurs s’y sont attelés avec plaisir. Ils ont, chacun à sa manière, insistésur les ingrédients indispensables à tout modèle de développement économique réussi, qui ne peut être conçu en dehors d’une politique de l’emploi, qui demeure le pivot du modèle qui doit rester «dynamique et inclusif».

Le facteur «temps»…

Sur le plan social et au niveau du diagnostic, la sonnette d’alarme a été donnée sur l’aggravation des inégalités et des tensions sociales qu’elles créent.

De nombreux intervenants ont mis l’accent sur la nécessité d’une volonté politique réelle, mais surtout sur l’importance de «la confiance qui reste la base de tout modèle» ou le changement du «régime de la confiance», présenté comme «la clé du développement».

Le facteur «temps» n’était pas en reste. Car plus l’on prend du retard, plus l’accumulation des défaillances et dysfonctionnement est plus importante et donc, plus de complication en matière de solutions et d’issues aux différentes crises structurelles ou conjoncturelles.

Les défenseurs du secteur public et de la refonte des réformes mises en place étaient également nombreux pour présenter, d’abord, les échecs cuisants de nos systèmes d’éducation, de santé, d’emploi…

La quantification de la gouvernance a été également mise sur la sellette. «Ce qui n’est pas mesurable n’est pas gouvernable !» et sans le principe de l’égalité entre les hommes et la femme, l’on continuera à handicaper la société et l’économie.

Mohamed Khalil

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