Le port d’Agadir, quel état?

La présence des quantités de détritus qui flottent sur les eaux du bassin portuaire d’Agadir, y compris les déchets liquides, ne cesse de porter préjudice à toute la ville dont la pêche représente un gisement considérable.

Ce piètre état qui révèle une forte transgression des lois inhérentes à la préservation du littoral, interpelle toutes les parties compétentes afin de mettre de l’ordre dans le port de pêche. Le volume de déficience flagrante de l’écologie qui menace le bassin pollué est de plus en plus préoccupant. Les huiles sombres des moteurs se propagent sur la surface des eaux, plus spécialement sur les quais 4, destinés à la réparation et à l’entretien des bateaux, en plus de l’immense dispersion des déchets solides et liquides, pareil à un dépotoir sur les mêmes lieux.

Ces constats dévoilent aussi le sens de la négligence des agents chargés de la gestion de ces dangereux déchets, au niveau des lois de la gestion des déchets, du traitement, de la collecte et du transport.

Ceci étant, il est donc constaté cet incivisme de la part des responsables de la gestion du port et leur insouciance, en matière de préservation vigilante de l’environnement et de la protection des littoraux, malgré des budgets alloués à la propreté et au nettoyage des ports de ces effets attentatoires à la protection de la côte marine.

Il va sans dire que les composantes des différents déchets transforment le bassin et le port entier en points noirs de pollution, en rupture catégorique avec le contenu de la loi 00-28, relative à la gestion des déchets. A cet égard, il convient de rappeler que le port constitue une source économique et de développement importante, en matière de pêche maritime, ainsi que d’autres secteurs y afférent d’une manière indirecte.

En conséquence, l’unité portuaire se devrait de jouir d’un intérêt tout particulier, en termes de qualité de la vie de cette source nationale névralgique, de l’amélioration de ses services au niveau humain, technique et matériel, de la protection de son environnement à tous les niveaux…Ce qui nécessite la mise en œuvre d’une approche participative selon laquelle chaque acteur intervenant assume sa responsabilité, conformément aux conventions universelles signées par notre pays.

En vertu de ces orientations générales, en conformité avec les dispositions de la loi-cadre 99-12 et dans le cadre de l’article spécifique aux obligations de l’Etat, des communes territoriales, des sociétés étatiques, des entreprises privées, de la société civile travaillant dans le domaine de la protection de l’environnement, il est clair que ce qui se passe dans le port de pêche en termes de dégradation des services écologiques, d’absence de traitement au niveau de la gestion des déchets dangereux et de protection de l’environnement portuaire de la pollution, nécessite bel et bien, de mener une enquête sur ces déficits qui portent préjudice à l’intérêt suprême loin des considérations personnelles passagères, ainsi qu’à l’image du royaume au regard des conventions internationales signées et les efforts louables déployés par nombre de parties aussi bien institutionnelles qu’associatives.

Il faut dire que c’est là un fléau écologique face auquel il n’est plus possible de garder le silence. D’autant plus qu’il enfreint les lois, plus particulièrement l’article 4 relatif à la gestion des déchets de la loi 28-00, notamment du 29 à 37, sous forme de crimes commis contre les ressources économiques et naturelles.

Enfin, il est regrettable de souligner que les touristes qui font toujours un détour au port, en tant que site incontournable de leur séjour, sont désagréablement surpris de découvrir ces monstruosités sur le bassin crasseux où est ancrée une multitude de bateaux en état marécageux. Inutile de préciser qu’ils sont munis de leurs caméras…Quelles images exportées dans leurs pays!

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